Le suivi de l'état actuel du climat et le contrôle de l'efficacité des mesures de protection du climat constituent des tâches importantes de l'Office fédéral de météorologie et de climatologie MétéoSuisse. L'évolution rapide du changement climatique remet toutefois de plus en plus en question les méthodes statistiques utilisées jusqu'à présent à cet effet, telles que les tendances linéaires. Différentes alternatives aux approches utilisées jusqu'à présent ont été systématiquement étudiées. Les résultats sont désormais disponibles sous la forme du Rapport technique 285 de MétéoSuisse. Nous présentons brièvement ce rapport et ses conséquences possibles sur les produits climatiques de MétéoSuisse.
Les approches utilisées sont de plus en plus problématiques
Les tendances linéaires et les moyennes sur 30 ans sont deux méthodes fréquemment utilisées pour décrire l'évolution et l'état actuel du climat. La Figure 1 montre l'évolution de la température moyenne annuelle en Suisse. En raison du changement climatique provoqué par les activités humaines, celle-ci a fortement augmenté depuis le début des mesures en 1864. Depuis 1970 environ, le réchauffement est beaucoup plus rapide que durant la période précédente. Par conséquent, l'évolution des températures en Suisse ne suit pas une ligne droite (grise). Si l’on considère cette tendance linéaire de la température en Suisse, le réchauffement réel est clairement sous-estimé. Pour décrire l'état actuel du climat, MétéoSuisse utilise depuis longtemps les valeurs moyennes de fenêtres temporelles de 30 ans (ligne noire épaisse). Cette méthode sous-estime également le niveau actuel des températures à la fin de la série chronologique (ligne verte).
Recherche de méthodes alternatives
MétéoSuisse a étudié différentes alternatives pour mieux prendre en compte les changements climatiques rapides. Il s'agit également d’examiner si ces méthodes fonctionnent bien pour les évolutions futures des températures, avec ou sans protection du climat. Pour garantir une large applicabilité, des critères supplémentaires tels que la flexibilité de la méthode, son aptitude à décrire de nombreuses variables climatiques et sa simplicité en termes de calcul et de communication ont été pris en compte.