Il pourrait sembler que l’analogie trouve là ses limites, mais ce n’est pas le cas. En effet, à pression constante, le volume d’une masse d’air dépend de sa température. Lorsque l’on diminue la température d’une masse d’air, on diminue également le volume qu’elle occupe dans l’espace et on augmente donc sa densité. En d’autres termes, on serre l’éponge !
Le volume limite de saturation de l’éponge correspond donc, dans l’analogie, à une température limite de saturation de la masse d’air. Cette température limite en dessous de laquelle l’air est saturé s’appelle le point de rosée ; par définition, la température du point de rosée ne peut donc jamais être supérieure à la température de l’air. Dès que les deux coïncident, la condensation a lieu.
Le point de rosée est une expression très utilisée par les services météorologiques. Il s’agit par exemple d’un paramètre important pour la prévision des orages, un point de rosée supérieur à 15 °C au nord des Alpes étant un seuil auquel les météorologues sont très attentifs. Au nord des Alpes, un point de rosée égal ou supérieur à 20 °C est plutôt rare, alors que c’est assez courant dans la plaine du Pô ou sur les bords de la Méditerranée.
Dans la nature, la plupart des formations nuageuses ainsi que les précipitations sont produites par abaissement de la température et contraction de la masse d’air ; ce refroidissement se fait soit par rayonnement nocturne (brouillard), soit par soulèvement de la masse d’air (fronts, convection, barrage orographique, etc…). Dans ce dernier cas, la baisse de la température est liée à une diminution de la pression.
Un dernier mot
Le point de rosée est compris ce samedi entre 17 et 20 °C et se maintiendra à ce niveau élevé jusqu’à mardi. Cela a deux conséquences :
- la baisse de la température durant la nuit sera ralentie car la vapeur d’eau est un gaz à effet de serre limitant le rayonnement nocturne ; d’autre part, la production de rosée à partir de 20 °C entraînera un dégagement de chaleur latente limitant également la baisse de température.
- Lorsque le couvercle anticyclonique s’affaiblira, un point de rosée élevé favorisera grandement la formation des orages. Pourquoi ? pour le savoir, lisez notre article du 4 juin.