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La végétation printanière en 2023
MétéoSuisse-Blog | 07 juin 2023
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Si nous nous référons à la végétation, le printemps a commencé exceptionnellement tôt, début janvier, avec la floraison des noisetiers. Finalement, la végétation printanière s'est développée à une date normale, avec quelques jours d'avance sur la moyenne de la période sur 30 ans 1991-2020.

Gros plan sur un chaton de saule à la floraison jaunâtre.
Chaton de saule en fleur (Photo : Regula Gehrig)
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L'indice du printemps montre l'évolution à long terme de la floraison et/ou du déploiement des feuilles de neuf espèces végétales différentes qui apparaissent de janvier à mai. Le développement de la végétation printanière en 2023 a eu une avance de 3 jours par rapport à la moyenne de la période de 30 ans 1991-2020 et peut être placé dans la classe "normale" (Figure 1). Par rapport à la moyenne de la période 1961-1990, le printemps est toutefois arrivé avec près de 10 jours d'avance.

L'évolution dans le temps de l'indice de printemps montre une brusque précocité à partir de 1990 environ.
Figure 1. L'indice du printemps indique le moment du développement de la végétation en écart en jour par rapport à la moyenne pluriannuelle 1991-2020. En vert foncé, les années où le développement de la végétation est plus tardif que la moyenne, en vert clair, les années où il est plus précoce. En jaune, la moyenne pondérée sur 5 ans. (MétéoSuisse)

Indice du printemps et température

Le facteur déterminant pour le développement de la végétation printanière est la température des mois de janvier à avril ou de février à avril (Figure 2). L'indice du printemps est fortement corrélé négativement avec la température de ces mois : des températures élevées provoquent un développement précoce de la végétation, des températures basses retardent le déploiement de la végétation. Cette année, la température de février à avril a été supérieure de 0,8 °C à la norme 1991-2020, ce qui a permis à la végétation printanière de se développer légèrement plus tôt que la moyenne.

La température moyenne nationale pour les mois de février à avril montre une augmentation d'environ 2 °C depuis 1960.
Figure 2. Température moyenne de la Suisse des mois de février à avril de 1954 à 2023 en tant qu'écart par rapport à la moyenne 1991-2020. (MétéoSuisse)

Floraison la plus précoce des noisetiers depuis le début des observations

Cette année, les noisetiers ont connu la floraison la plus précoce depuis le début des observations en 1953. La raison de cette floraison très précoce est la longue période de températures particulièrement douces du 20 décembre au 15 janvier. Cela a eu pour conséquence que début janvier, dans toutes les régions de Suisse, beaucoup plus de noisetiers ont fleuri que les autres années avec un début de floraison aussi précoce mais des périodes de douceur. Comme l'excédent thermique au Tessin fin décembre n'était pas aussi important qu'au Nord des Alpes, la floraison des noisetiers a pour une fois commencé légèrement plus tardivement au Tessin qu'au Nord des Alpes. Après le 15 janvier, le temps s'est rafraîchi et ce n'est qu'à partir de la mi-février que le noisetier a fleuri en altitude. Sur l'ensemble des stations d'observation, la floraison du noisetier a connu une avance de 23 jours sur la moyenne de la période standard 1991-2020.

Le pas-d’âne a fleuri à partir de la mi-février et l'anémone des bois à partir de la mi-mars avec une avance de 6 à 9 jours. Les deux plantes ont profité pendant leur période de développement de l'ensoleillement et du temps printanier en février et des températures supérieures à la moyenne en mars. Le pas-d’âne a fleuri particulièrement tôt dans les montagnes, par exemple en Engadine. Le manque de neige et une fonte précoce de la neige en a été la cause.

Gros plan sur l'hépatique à trois lobes bleu vif, entourée de feuillages desséchés.
L'hépatique à trois lobes est l'une des premières plantes printanières à fleurir dans les forêts de feuillus. Elle n'est toutefois pas utilisée pour l'indice du printemps. (Photo : Regula Gehrig)

La fraîcheur du mois d'avril a freiné la végétation printanière

La floraison des cerisiers a commencé fin mars, simultanément au Tessin et dans le nord-ouest de la Suisse. Sur une grande partie du territoire, les cerisiers ont fleuri à partir de la première semaine d'avril, mais les températures fraîches persistantes ont ralenti leur floraison. La floraison s'est donc produite à une date normale, avec 2 jours d'avance sur la moyenne. Les pommiers qui ont fleuri environ 2 semaines plus tard ont fleuri exactement dans la moyenne pluriannuelle. Les dégâts causés par le gel tardif aux arbres fruitiers n'ont guère posé de problème ce printemps.

Dans les prairies, les dents-de-lion et la cardamine des prés ont généralement fleuri entre fin mars et début avril. Leur floraison a donc encore eu 4 à 7 jours d'avance sur la moyenne.

Photo de cerisiers dans une prairie pleine de dents-de-lion en fleurs
Cerisiers en fleurs et dents-de-lion. (Photo : Regula Gehrig)

Déploiement des feuilles des arbres feuillus conforme à la date moyenne

Le déploiement des feuilles et le verdissement des forêts ont commencé cette année dès la fin mars avec le déploiement des aiguilles des mélèzes. Calculé sur toutes les altitudes, le déploiement des aiguilles des mélèzes a eu 2 jours d'avance sur la moyenne. Dès le début du mois d'avril, on a pu observer le bourgeonnement des marronniers et des noisetiers. Les hêtres sont devenus verts à partir de la mi-avril environ, leur feuillage étant observé plus fréquemment à partir du 20 avril. Jusqu'à la mi-mai, les forêts de hêtres sont également devenues vertes à plus haute altitude, vers 1400 m. Le moment du déploiement des feuilles de tous les arbres est bien comparable à la moyenne à long terme de 1991-2020 et présente un léger retard de 0 à 4 jours selon les essences.

Gros plan sur une feuille de hêtre vert clair en train de se déployer.
Déploiement des feuilles du hêtre. ( Photo : Regula Gehrig)

Le réseau d'observations phénologiques

Les données nécessaires à ces évaluations sont collectées par nos observateurs phénologiques dans quelque 160 stations en Suisse. Ils observent l'évolution de la nature au fil des saisons à l'aide de 26 espèces végétales définies et nous transmettent ces données.

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