Le 19 juin, l'Organisation météorologique mondiale (OMM) et le Copernicus Climate Change Service (C3S) ont publié leur rapport sur l'état du climat en Europe en 2022. L'année dernière a été la plus chaude depuis le début des mesures dans de nombreux pays d'Europe de l'Ouest et du Sud-Ouest. Dans de vastes régions, les précipitations ont fait défaut.
En tant que membre de l'OMM, MétéoSuisse fournit chaque année des informations sur le climat en Suisse et contribue ainsi au rapport comme tous les Etats membres européens. Le rapport d'état pour l'année 2022 est entièrement placé sous le signe de la grande chaleur observée dans une grande partie du continent. Nous avons rassemblé ici une sélection de messages clés du rapport :
Dans aucune autre région de l'OMM, le réchauffement n'est aussi rapide qu'en Europe. Depuis les années 1980, la hausse des températures à l'échelle européenne (+0,5 °C par décennie) a été deux fois plus importante que la moyenne mondiale. Dans de nombreux pays d'Europe occidentale et du sud-ouest, l'année 2022 a été la plus chaude depuis le début des relevés, y compris en Suisse. La température moyenne annuelle de 2022 pour l'Europe a été la deuxième à la quatrième plus élevée depuis le début des relevés, avec un écart de +0,79 °C (+0,70 °C à +0,91 °C) par rapport à la norme 1991-2020, et l'été a été le plus chaud jamais observé.
En 2022, les précipitations ont été inférieures à la moyenne dans une grande partie de l'Europe. Il s'agissait de la quatrième année sèche consécutive dans la péninsule ibérique et de la troisième année sèche consécutive dans les régions montagneuses des Alpes et des Pyrénées.
Le manque de précipitations, en particulier en hiver, les températures estivales élevées et plusieurs épisodes de poussière du Sahara ont contribué au plus grand recul des glaciers dans les Alpes observé au cours de la période 1967-2022.
Une grande partie de l'Europe a été touchée par la sécheresse, en particulier au printemps et en été. La combinaison de la sécheresse et de la chaleur extrême a provoqué de nombreux incendies de forêt et la deuxième plus grande surface brûlée sur le continent depuis le début des relevés en 2006. Des incendies de forêt de grande ampleur se sont produits en France, en Espagne, au Portugal, en Slovénie et en République tchèque.
Les événements extrêmes ont entraîné près de 17 000 décès signalés, dont 98% sont imputables aux vagues de chaleur. La vague de chaleur la plus grave s'est produite à la mi-juillet. Au Royaume-Uni, les températures ont atteint 40 °C pour la première fois le 19 juillet.
Les tempêtes et les inondations ont fait plus de 300 morts.
Certaines régions ont connu de fortes vagues de froid et des chutes de neige extrêmes, comme la Turquie, la République arabe syrienne, la Grèce et le Monténégro. L'Islande a enregistré le mois de décembre le plus froid depuis 100 ans.
En 2022, la région Europe de l'OMM a enregistré les températures de surface de la mer les plus élevées depuis 1982 dans l'Atlantique Nord. De grandes zones maritimes au sein de la région ont été touchées par des vagues de chaleur importantes, voire extrêmes.
Le réchauffement de la surface de la mer entre 1982 et 2022 dans l'est de la Méditerranée, la mer Baltique et la mer Noire ainsi que dans le sud de l'Arctique était plus de trois fois supérieur à la moyenne mondiale.
Les énergies éolienne et solaire ont couvert 22,3 % de la production d'électricité de l'Union européenne en 2022, dépassant ainsi pour la première fois le gaz naturel (20 %). Au total, ces deux sources renouvelables ont produit plus d'électricité que toute autre source d'énergie. Le suivi et la compréhension de la variabilité temporelle et spatiale des énergies éolienne et solaire deviennent de plus en plus importants en raison de leur importance croissante dans le mix énergétique européen.
Les informations climatiques sont un élément important pour améliorer la résilience et le fonctionnement des systèmes énergétiques. Alors que 80% des membres de l'OMM en Europe fournissent certaines informations climatiques pour le secteur de l'énergie, ils sont aujourd'hui moins de 50% à fournir des prévisions climatiques mensuelles à saisonnières pour le secteur de l'énergie. Cela met en évidence le potentiel encore inexploité des services météorologiques et climatiques nationaux dans le soutien à la transition énergétique.
Davantage de faits et chiffres sur l'état du climat de l'année dernière disponibles dans le rapport de l'OMM "State of the Climate in Europe 2022".
Informations sur le rapport de C3S
Information complémentaires sur le site internet de MétéoSuisse:
Bulletins climatologiques des Alpes été 2022 (thème spécial du recul des glaciers) et hiver hiver 2022/2023 2022/2023 (thème spécial du manque de précipitations et de neige).
Le rapport climatique suisse pour l'année 2022 sera probablement publié en septembre 2023 (archives rapports climatiques).