Un typhon s’est développé ces derniers jours dans la partie nord-ouest de l’océan Pacifique. Il s’agit d’un des typhons les plus intenses pour cette période de l’année. Certaines îles japonaises pourraient se retrouver sur sa trajectoire.
Depuis le 21 mai, un typhon s’est développé dans la partie nord-ouest de l’océan Pacifique. Il a reçu le nom de Mawar. Le 24 mai, le typhon est passé à quelques kilomètre au nord de l’île de Guam. Les conditions cycloniques ont été violentes et les dégâts ont été nombreux. L’aéroport international de Guam a mesuré des rafales de vent jusqu’à 168 km/h. Par ailleurs, il est tombé près de 500 mm de pluie. Un pluviomètre sur Guam a même mesuré 722 mm de précipitations. Deux hommes ont été emportés par la mer déchaînée et sont présumés morts.
Jeudi 26 mai, le typhon a atteint un pic d’intensité avec des rafales estimées à 305 km/h et une pression atmosphérique au centre de 925 hPa. Il s’agit provisoirement du cyclone le plus intense de l’année, dépassant le cyclone Mocha qui a frappé le Myanmar (Birmanie) le 14 mai.
La signature satellite est impressionnante avec un œil bien visible.
Aujourd’hui le 27 mai, le typhon se situe à 925 km au nord-ouest de l’île de Yap (Etats fédérés de Micronésie). Les vents moyens sur 10 minutes sont estimés à 185 km/h et les rafales à 260 km/h. Il se déplace vers l’ouest à 28 km/h. Sa trajectoire pourrait le diriger entre les Philippines et Taïwan. Cependant, il va certainement contourner l’anticyclone présent sur le centre du Pacifique Nord et un déplacement vers le nord-ouest, puis le nord et enfin le nord-est est probable (Figure 2).
Par ailleurs, en remontant vers le nord, il va rencontrer des eaux un peu plus froides, ce qui va l’affaiblir. Si la menace pour les nord des Philippines et Taïwan semble s’éloigner, il y a tout un archipel d’îles au large du Japon qui pourrait être frappé. Ce sont les îles Ryūkyū. Parmi ces îles, se trouve celle d’Okinawa avec ses 1,2 million d’habitants. Il est à noter que ces îles sont régulièrement visitées par les typhons, mais un peu plus tard dans l’année qu’en mai.
Les typhons peuvent se former quasiment toute l’année dans la partie nord-ouest de l’océan Pacifique avec un pic d’activité entre juillet et novembre. C’est le bassin océanique le plus prolifique et les typhons observés dans cette région représentent environ 31 % de tous les cyclones tropicaux observés autour du globe.
Pour chaque bassin, un centre météorologique est responsable de la prévision des cyclones tropicaux. Ces centres sont nommés RSMC (Regional Specialized Meteorological Centre). Le RSMC de Tokyo, géré par l’Agence météorologique japonaise (JMA), est responsable du bassin de la partie nord-ouest de l’océan Pacifique. Le vent moyen est mesuré sur une période de 10 minutes, alors qu’il est par exemple mesuré sur 1 minute pour l’échelle de Saffir-Simpson utilisée dans l’Atlantique ou de 3 minutes pour l’océan Indien Nord, comme déjà relaté dans le blog du 13 mai.
Selon certaines sources, Mawar a été qualifié de super typhon. En fait, le Joint Typhoon Warning Center, qui est un centre de l’armée américaine qui émet des bulletins pour les cyclones tropicaux pouvant affecter les bases militaires et aériennes américaines à travers les océans Pacifique et Indien, utilise une autre échelle de vent. Le vent moyen est mesuré sur 1 minute et dès que ces vents moyens dépassent 129 nœuds (240 km/h), le terme de super typhon est utilisé. Cela correspond à un ouragan dans le haut de la catégorie 4 ou de catégorie 5 sur l’échelle de Saffir-Simpson.
Pour Mawar, comme les vents moyens sur 1 minute ont été estimés à 160 nœuds (295 km/h), cela entre pleinement dans la définition du super typhon, selon la nomenclature du Joint Typhoon Warning Center.