Le potentiel de l'information actuelle est incontestable et très utile. Nous y avons tous rapidement et facilement accès dans notre poche. Sur notre smartphone, l'application MeteoSuisse signale deux gouttes le matin, mieux vaut partir plus tard. Les températures sont fraîches ? Mieux vaut prendre une veste. Une alerte de vent fort est annoncée ? Mieux vaut ne pas monter au sommet. La cellule orageuse se rapproche ? Mieux vaut rentrer à la maison.
L’app MétéoSuisse, ainsi que toutes les applications de géolocalisation et les cartes disponibles aujourd'hui, Swisstopo, les services de secours tels que Rega et EchoSOS, les applications pour les pros, la chasse au trésor Geocaching, les itinéraires Komoot, les sommets visibles sur PeakFinder, et bien d'autres encore, nous aident à planifier et adapter nos itinéraires en temps réel.
Toute cette technologie est utile, bien sûr, mais elle peut nous détourner de ce que nous sommes venus chercher initialement : la nature.

Lorsque nous sommes au sommet et même en chemin, regardons autour de nous. Depuis les Rochers de Naye par exemple, la visibilité est parfaite, les Alpes s'élèvent avec leurs sommets à plus de 4000 mètres. Plus bas, le Léman s’étire loin jusque sous les grisailles qui apportent mille nuances de blanc et de gris au tableau. Les premiers sillons de neige avancent timidement dans les pentes ombragées à la rencontre de la forêt. La nature se pare de couleurs automnales que seules les chutes de neige tant attendues pourront cacher, jusqu'au prochain réveil printanier.
Le panorama fantastique, les différentes formations nuageuses et autres détails fascinants d'une journée parfaite attendent que quelqu'un daigne en profiter pleinement.
Je pense que la prochaine fois que je partirai en excursion, je n'emporterai pas mon smartphone. Mais si quelque chose m'arrivait ? Si quelqu'un me cherchait ? Si le temps changeait ? Comment pourrais-je entrevoir l’arrivée des premières précipitations sans mon animation radar préférée ? OK, je l'emporterai encore avec moi... mais je ne jure pas que je ne prendrai pas de selfie au sommet. Peut-être.

Nous vous souhaitons un bon dimanche, loin des écrans, les yeux tournés vers le ciel et le paysage, quel qu’il soit.