Mercredi 29 octobre, certaines régions du Plateau se sont réveillées sous le brouillard. Cela a été le cas sur la région des Trois-Lacs. Le brouillard a également été présent dans certains vallons du Jura, comme dans le val de Travers. Il a fallu attendre la mi-journée pour que le brouillard se dissipe. Mais le ciel au-dessus était déjà nuageux. Ainsi, le soleil à Neuchâtel n’a brillé que pendant 64 minutes, contre 327 minutes (près de 5,5 heures) à Fribourg.

Sur le canton de Genève, seule une partie du territoire s’est retrouvée sous le brouillard (Figures 2a à 2d). Si la nuit avait duré 30 minutes de plus, il est fort probable que le brouillard aurait recouvert l’ensemble du canton.
La prévision du brouillard reste un défi pour les météorologues, car il peut y avoir des différences régionales très importantes, comme cela a été le cas sur le canton de Genève mercredi et il n’est pas toujours bien modélisé. Une fois le brouillard formé en automne, il faut souvent attendre plusieurs heures avant qu’il ne se dissipe. Sur le canton de Genève, les derniers bancs de brouillard se sont dissipés vers 10h00. Entre Yverdon et Neuchâtel, le brouillard ne s’est pas dissipé avant 12h30.
En automne, les jours raccourcissent et les nuits s'allongent, de sorte que le temps pendant lequel le soleil peut fournir de l’énergie diminue. Par conséquent, le temps pendant lequel l'atmosphère se refroidit au contact du sol, qui perd de l'énergie par rayonnement infrarouge en l'absence de la source de chaleur qu'est le soleil, augmente. Après le début astronomique de l'automne, les nuits sont plus longues que les jours. De plus, le rayonnement solaire qui atteint l'hémisphère nord est moins perpendiculaire au sol qu'en été (position plus basse du soleil dans le ciel) et donc moins de rayonnement solaire atteint la surface de la Terre. Globalement, le bilan radiatif à la surface de la Terre est donc négatif en automne, avec un refroidissement progressif de la surface jour après jour.
Plus la température de l'air est basse, moins celui-ci peut absorber de vapeur d'eau. Lorsque l'air est saturé, il y a condensation et formation de brouillard. En automne, le taux d'humidité est encore élevé, favorisant la formation de brouillard. La situation change au cours du semestre d'hiver, lorsque l'apport de masses d'air polaire plus sèches augmente. Par conséquent, la fréquence du brouillard diminue pendant l'hiver, bien que le bilan radiatif soit toujours négatif.

Dans la nuit de jeudi à vendredi, le ciel sera dégagé. Avec le processus expliqué ci-dessus, la situation sera donc très propice à la formation du brouillard sur le Plateau. Est-ce qu’une nappe de brouillard recouvrira toutes les régions du Plateau, du Léman au lac de Constance comme le montrent les modèles (Figure 4) ? Il semble que cela soit très probable. La seule certitude est de trouver le soleil au-dessus d’une certaine altitude, soit au-dessus de 700 à 900 m, ou en Valais. Cependant, le ciel ne sera pas tout bleu au-dessus, car il faudra aussi compter sur le passage de nuages élevés.
