En météorologie, la situation synoptique (à grande échelle) est importante pour appréhender le temps, la vision de ces cartes à grande échelle montre déjà beaucoup de détails pour les connaisseurs.

Sur la carte à 500 hPa (environ 5800 m), on distingue une dépression d’altitude centrée sur le Danemark. Cette dépression n’est pas ronde mais ovoïde, elle présente ce que l’on appelle en météorologie une onde courte présente sur l’Angleterre. Comme les dépressions tournent dans le sens anti-horaire dans l’hémisphère nord, on peut s’attendre au passage de l’onde courte sur la Suisse dans les heures qui suivent (entre 12 et 24h) selon la vitesse de rotation. Cette onde courte va favoriser la formation de cellules d’averses ou d’orages. Ces cellules seront plus ou moins actives selon le moment de la journée à laquelle elles vont toucher la Suisse. Dans la nuit, il y a moins d’énergie que durant l’après-midi. C’est le phasage. D’autres ingrédients météorologiques doivent cependant être pris en compte comme la présence d’un courant jet qui peut amener de l’énergie par dynamisme (c’est la zone turquoise/vert au-dessus de l’Angleterre sur la carte à 300 hPa).

Sur ce sondage, la zone rouge indique l’énergie disponible. Sur ce sondage, elle n’est pas énorme mais est toutefois loin d’être négligeable. Avec d’autres paramètres, comme par exemple le cisaillement du vent selon l’altitude, cela permet de se faire une idée de l’instabilité, donc du risque d’averse ou d’orage.
Les modèles numériques intègrent tous ces paramètres pour modéliser la nébulosité, les précipitations, etc… Il faut toutefois savoir que les modèles numériques ne sont pas capables de prévoir à l’avance la localisation des averses ou des orages, sauf dans le cas du passage d’une zone organisée. La localisation des cellules qui se forment par convection est impossible à prévoir. Elle dépend de trop de paramètres (terrain, températures, humidité, vent, …). Par contre, il est vrai que la probabilité peut varier selon le terrain ou le moment de journée. Il est souvent indiqué dans les bulletins, « averses ou orages plus probables l’après-midi et le long du relief ». En effet, l’après-midi, la température est plus élevée, donc l’énergie à disposition pour la convection est plus grande. Le relief quant à lui favorise l’ascendance à proximité de la ligne de crête, donc canalise l’énergie disponible.

Sur cette image, on distingue les cellules d’averses des différents membres du modèle ICON-CH1-EPS (11 membres) en différentes couleurs. Cette image montre que vers 15 h, le risque d’averses est surtout présent le long du Jura et partiellement sur le Plateau. Le bassin lémanique et le Valais sont encore généralement épargnés par les averses.

Cette image montre que vers 18 h, le risque d’averses est surtout présent le long du Jura, des Préalpes et des versants des Alpes. Le Plateau semble généralement épargné par les averses.

Cette image montre que vers 22 h, le risque d’averses est peu marqué, à l'exception des versants nord des Alpes et du nord-ouest de la Suisse. Ailleurs, le risque d’averse durant cette période 22 h- 23 h est faible.

C’est samedi matin que la zone organisée associée à l’onde courte traversera la Suisse. On voit très bien que cette image paintball (Figure 6) est nettement plus colorée que les autres.