La plateforme donne aussi de nombreuses informations sur les lacs, le mieux est de s’y promener un moment afin de voir tout ce qui est à disposition ! Il est important de noter que les modèles des lacs de l’EAWAG ont été avant tout développés pour simuler la circulation des eaux dans les lacs, ces données ne doivent donc pas être interprétées à une trop petite échelle spatiale pour par exemple choisir en deux plages distantes de 500 m. Par contre, pour savoir sur quelle rive d’un lac la température est plus chaude (ou plus fraîche, selon les goûts), les simulations 3D sont tout à fait adaptées. Pour celles et ceux vraiment curieux, vous avez également la plateforme Datalakes, qui permet de visualiser et télécharger de très nombreuses mesures effectuées par l’EAWAG.
Les coups de froid du Léman
Lors du week-end de la Pentecôte passé, la température du Léman a brusquement chuté de 8 °C dans la région de Genève. Cette baisse marquée se voir d’ailleurs très bien sur la figure 2 ci-dessus : la température moyenne est passée de 19 °C à 11 °C en quelques jours du début de mois de juin. Ce phénomène se produit fréquemment dans le Léman au début de l'été, lorsque la couche d'eau chaude à la surface est encore relativement mince. Le vent peut alors facilement chasser cette fine couche chaude, qui laisse sa place à de l’eau profonde bien plus fraîche qui remonte à la surface. C’est exactement ce qui s’est passé au début du mois lorsqu’un vent de sud-ouest a poussé la couche chaude vers le Grand-Lac et le Haut-Lac, avec à la clé un refroidissement marqué dans le Petit-Lac. Vous trouverez de plus amples détails sur cet événement dans cette publication de l’EAWAG.
Les lacs et les rivières aussi sensibles au changement climatique
Avec le réchauffement climatique, les lacs et les rivières se réchauffent également. Ce réchauffement est déjà clairement observé sur les dernières décennies et se poursuivra dans le futur, avec de nombreuses conséquences. En effet, le réchauffement favorise la propagation de maladies affectant la faune aquatique, diminue le potentiel d’utilisation de l’eau pour refroidir des infrastructures critiques comme les centrales nucléaires ou encore favorise la stagnation des lacs en été. Les eaux souterraines et la qualité de l’eau potable sont aussi affectées. Dans le cas des lacs, il faut savoir que les poissons ont une « fenêtre de profondeur » viable. Proche de la surface, l’eau est trop chaude en été ; plus profond là où il fait plus frais, la nourriture manque. Le risque avec le réchauffement est de voir cette fenêtre se refermer. Ceci est d’autant plus citrique que les espèces aquatiques peuvent difficilement se déplacer en altitude pour trouver des conditions plus fraîches. De plus amples détails se trouvent au chapitre 6 du rapport Hydro CH2018 de l’OFEV.