Les 6 navigatrices et 34 navigateurs du Vendée Globe prendront la mer ce dimanche 10 novembre à 13h02 au large des Sables-d’Olonne en Vendée. Pendant plus de deux mois et demi (pour les meilleurs), ils seront tributaires de la météo et cela dans des mers souvent hostiles et déchaînées.
Surnommé l'Everest des mers, le Vendée Globe est la plus grande course à la voile autour du monde, en solitaire, sans escale et sans assistance. Cette année, 40 concurrents seront au départ dont 3 Suisses : la genevoise Justine Mettraux et le Genevois Alan Roura ainsi que le Zurichois Oliver Heer. La course débute et se termine en Vendée aux Sables-d’Olonne et fait environ 45'000 km autour du Globe.
Le départ sera donné demain dimanche à 13h02. La météo sera clémente sous l'anticyclone avec un vent faible de secteur nord à nord-est le long des côtes françaises. Durant les premières heures de course, la flotte restera probablement compacte dans le golfe de Gascogne avec des airs plutôt faibles. Cependant le vent fraîchira peu à peu durant les premières 24h de course et le passage du cap Finisterre devrait se faire avec un vent du nord-est modéré. Le Vendée Globe 2024 sera alors véritablement lancé dans l'Atlantique nord en direction de l'Equateur.
Une fois les îles du Cap-Vert dépassées, le pot-au-noir sera au menu des concurrents. Il s’agit de la région proche de l’Equateur où convergent les alizés venus des tropiques. Elle est également appelée zone de convergence intertropicale. La météo y est chaude, humide et souvent instable avec à la clé de gros orages. Les vents y sont inconstants tantôt faibles et de direction variable, parfois violents et erratiques à proximité des tours convectives.
Un fois le pot-au-noir passé, les concurrents devront ensuite éviter l’anticyclone de Sainte-Hélène (le pendant de notre anticyclone des Açores dans l'hémisphère sud) pour rejoindre le cap de Bonne Espérance puis l’océan indien. La flotte atteinta alors les dépressions du sud engendrant de forts vents d’ouest. Rappelons que dans l’hémisphère sud, les dépressions tournent dans le sens des aiguilles d’une montre et que le vent du sud-ouest apporte des températures glaciales en provenance des régions polaires. Les concurrents navigueront alors entre océan indien et océan pacifique, entre quarantièmes rugissants et cinquantièmes hurlants glissant d'une perturbation à l'autre.
Le passage du Cap Horn marquera le début de la remontée de l’océan atlantique en direction des Sables-d’Olonne en longeant le continent sud-américain. Il faudra alors passer le pot-au-noir sans trop perdre de temps avant de retrouver les alizés, puis les dépressions atlantiques qui peuvent être très violentes aux mois de février et mars. Et avant d'arriver, il faudra encore éviter de se retrouver englué dans l’anticyclone des Açores qui n’est jamais très loin.
Souhaitons bons vents (mais pas trop quand même) à ces navigatrices et ces navigateurs hors norme. Le record pour ce tour du monde de 45'000 km est d’un peu plus de 74 jours.