Il y a quelques jours, tous les modèles de prévision voyaient la mise en place d'un puissant anticyclone durant ce week-end. Aujourd'hui, celui-ci semble avoir nettement perdu de sa superbe, si bien que la Suisse romande se retrouve prise en sandwich entre un retour d'est venant d'Italie et une perturbation sur la France.
L'anticyclone qui devait s'établir durant le week-end semble avoir quelques difficultés dans son entreprise. En examinant les cartes synoptiques, on observe bien une tentative de crête de haute pression en direction de la Suisse, mais celle-ci s'apparente plus à une situation de col que d'un réel anticyclone. Une zone de col est une sorte de no man's land, pas vraiment anticyclonique, mais pas vraiment dépressionnaire, dont les éléments du temps sensible (notamment l'ensoleillement et les précipitations) ne sont pas toujours simples à déterminer. Dans le cas qui nous intéresse, on note toutefois une tendance à la hausse des pressions au sol et des niveaux en altitude, ce qui devrait le faire évoluer en un pont anticyclonique.
Comme indiqué plus haut, la situation de col devrait évoluer vers quelque chose de plus anticyclonique. Dans les prochaines 24 heures à 36 heures, les pressions vont monter à tous les niveaux et le pont anticyclonique va se solidifier pour devenir un "vrai" anticyclone. Les masses nuageuses situées à l'ouest de la Suisse, de même que celles affluant depuis le sud-est vont ainsi se désagréger la nuit prochaine pour faire place à un ciel de plus en plus dégagé. Toutefois, le flanc nord de cette nouvelle zone de haute pression ne sera pas suffisamment solide pour empêcher le courant d'ouest, circulant plus au nord, de faire transiter une perturbation sur nos régions entre lundi soir et mardi soir. Nous nous trouverons donc dans ce que les prévisionnistes nomment un courant d'ouest septentrional, c'est-à-dire à la limite entre un anticyclone basé plus au sud et le courant d'ouest perturbé circulant plus au nord. Cependant, vu que la perturbation circulera dans un champ de pression élevé, son activité pluvio-nuageuse devrait être nettement réduite.
Vous l'aurez peut-être déjà constaté, le type de temps à basse altitude a déjà un caractère anticyclonique d'automne, avec sa cohorte de brouillards et stratus et de manière générale son ambiance brumeuse coincée sous une inversion de température. En altitude, la situation est plus mitigée. Si l'atmosphère est limpide au-dessus de l'inversion thermique, comme dans les situations anticycloniques classiques, le ciel est loin d'être partout d'un bleu immaculé. Dans le ciel, de nombreux nuages de moyenne et haute altitude défilent dans un courant de secteur sud à sud-est, plus denses en allant vers l'est et le sud-est. Sur la crête des Alpes valaisannes et notamment dans la région du Simplon, le ciel est franchement nuageux avec quelques faibles pluies à la clé.
La situation météo va donc évoluer d'une condition de col vers une configuration anticyclonique. Les journées de dimanche et lundi seront donc caractérisées par de nombreux bancs de brouillard ou stratus sur le Plateau qui se dissiperont avec plus au moins de facilité au fil de la journée. Au-dessus de 900 à 1200 mètres, le temps sera dégagé dans l'ensemble malgré quelques fins voiles de nuages élevés. Lundi, ces voiles de cirrus deviendront plus denses en fin de journée à partir du Jura, annonçant l'approche d'une perturbation atlantique.
Mardi, cette perturbation devrait traverser nos régions d'ouest en est. Le champ de pression va toutefois rester élevé ce qui devrait atténuer l'activité de ce front. Toutefois, les modèles ne sont pas encore en parfait accord sur l'ampleur de l'atténuation de l'activité pluvieuse et, dans une moindre mesure, celle de la couverture nuageuse.
Après le passage à priori faiblement perturbé de mardi, les conditions devraient à nouveau redevenir anticycloniques mercredi avec un courant de bise au nord des Alpes. Celui-ci devrait favoriser la formation de nappes de stratus étendues sur le Plateau qui pourraient même s'insinuer jusqu'à l'entrée des vallées alpines. Le sommet de la couche de stratus pourrait être assez élevée, ce qui devrait rendre sa dissipation plutôt laborieuse. A partir de vendredi, la dispersion des modèles de prévision augmente fortement, rendant l'évolution très incertaine. Une possible dégradation pourrait avoir lieu mais cela demandera confirmation ces prochains jours.