Au début de chaque saison de tempêtes, chaque centre météorologique européen choisit une liste de nom de tempêtes. Cette année, à l’occasion des 170 ans du centre météorologique britannique, plusieurs tempêtes seront nommées en hommage à des météorologues célèbres.
Depuis 2015, les dépressions provoquant des vents tempétueux ou des précipitations abondantes sont nommées par les centres météorologiques européens, regroupés selon leur position géographique. Par exemple, le groupe « ouest » est composé des centres météorologiques britannique, irlandais et néerlandais. Lorsqu’une tempête traverse plusieurs régions, c’est la première qui émet un avis de danger (au minimum de degré 3) qui nomme la dépression. Il y a donc un nom unique qui est transmis à tous les pays européens. La saison des tempêtes s’étend de septembre à août. Au début de chaque saison chaque groupe définit une liste de noms de tempête, déterminés pas les différents pays le composant. Certains pays prennent des noms choisis par le public.
La Suisse fait partie du groupe "Europe centrale" avec l’Allemagne, l’Autriche, la Pologne, la république Tchèque, la Slovaquie et la Hongrie.
Cette année, à l’occasion du 170ième anniversaire du centre météorologique britannique, trois dépressions seront nommées en hommage à des météorologues célèbres.
Le Captain James Martin Stagg était météorologue dans la "Royal Air Force" britannique. Il a activement participé aux prévisions météorologiques durant le débarquement du 6 juin 1944 qui ont été cruciales dans le succès de l’opération « Overlord ». James Stragg était chef prévisionniste au quartier général qui fournissait des conseils pour le général Eisenhower. Il supervisait trois groupes de météorologues (Royal Air Force, UK Met. Office et l’US Air force) qui travaillaient indépendamment.
Le jour J devait être le 5 juin 1944 mais les conditions météorologiques s’annonçaient mauvaises. Une accalmie était toutefois prévue pour le lendemain, Martin Stagg a convaincu le général Eisenhower de différer le débarquement d’une journée.
Lewis Fry Richardson était un mathématicien, météorologue britannique. 30 ans avant l’invention de l’ordinateur, il imagina une technique pour prévoir le temps à partir des équations qui régissent les mouvements de l’atmosphère.
Il décrivit son idée de la manière suivante en 1922 dans la revue "Weather Prediction by Numerical Process" :
"Imaginez une grande salle telle qu'un théâtre dont les balcons sont circulaires (sans la scène). Les murs de la pièce représentent une carte du monde ; le plafond, les régions polaires. L'Angleterre se trouve sur un balcon supérieur, les tropiques au niveau du grand balcon et l'Antarctique dans la fosse d'orchestre.
Une quantité de personnes sont assis dans ce théâtre, leurs place représentant une location géographique. Chaque personne s'occupe d'une équation ou une partie d'équation. Le travail de chaque région est coordonné par un officier supérieur. De nombreux écrans affichent les résultats instantanés des calculs pour être utilisés par les voisins. Tous les résultats sont communiqués aux différentes zones pour maintenir une communication vers le nord et le sud. Le tout est orchestré par un chef qui assure une synchronisation.
Cette méthode put être implémentée grâce aux ordinateurs.
Mavis Kathleen Hinds était une météorologue anglaise, pionnière dans l'utilisation des ordinateurs pour les calculs météorologiques. Elle a travaillé pour le centre météorologique britannique dès les années 1950. Avec son collègue Fred Busby, ils ont débuté les premières prévisions météorologiques à l'aide d'un ordinateur. A cette époque, le centre météorologique ne disposait pas de ses propres ordinateurs. En 1959 puis en 1965, le Met. Office installa ses premiers ordinateurs. Mavis Hinds fut une figure centrale des développements numériques, elle écrivit de nombreux articles scientifiques à ce sujet.
Le premier ordinateur du centre européen de prévision à moyenne échéance fut installé le 24 octobre 1978 à Reading (Angleterre).