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Journée mondiale de la couche d'ozone
MétéoSuisse-Blog | 16 septembre 2024
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Le 16 septembre célèbre l'anniversaire de la signature du protocole de Montréal de 1987 relatif aux substances qui appauvrissent la couche d'ozone

Affiche de la journée mondiale de la couche d'ozone
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Le protocole de Montréal est le traité, ratifié par tous les pays du monde, qui contrôle la production et l’utilisation des substances appauvrissant la couche d'ozone (SAO) et de leurs substituts. Grâce aux mesures prévues par le Protocole, les quantités de substances appauvrissant la couche d'ozone diminuent et des signes de rétablissement de la couche d'ozone, y compris dans le trou d'ozone de l'Antarctique, ont été confirmés.

Le thème de la Journée mondiale de la couche d'ozone 2024 est « Protocole de Montréal : Faire progresser l'action climatique ». C’est la reconnaissance des réalisations du Protocole au-delà de son objectif principal qui est la reconstitution de la couche d'ozone. Plus précisément, les SAO étant également de puissants gaz à effet de serre, leur réduction a eu pour effet collatéral d'atténuer le réchauffement climatique. Par exemple, une étude (en anglais) estime que le protocole a repoussé de 15 ans la date prévue pour l'absence de glace dans l'Arctique.

Concentration moyenne de la glace de mer en septembre (en %) pour les scénarios « World Avoided » (à gauche) et « Standard » (au milieu) et leur différence (à droite), dans le cadre du scénario RCP4.5. Les chiffres en haut à droite de chaque panneau indiquent l’étendue de glace de mer en km2. Adapté de England et al., PNAS, 2023
Concentration moyenne de la glace de mer en septembre (en %) pour les scénarios « World Avoided » (à gauche) et « Standard » (au milieu) et leur différence (à droite), dans le cadre du scénario RCP4.5. Les chiffres en haut à droite de chaque panneau indiquent l’étendue de glace de mer en km2. Adapté de England et al., PNAS, 2023

De plus, l'amendement de Kigali de 2016, ratifié par 80 % des signataires initiaux du Protocole, réduit progressivement la production des hydrofluorocarbures (HFC), sans danger pour la couche d'ozone, au profit d'espèces plus récentes dont l'empreinte sur le climat est plus faible que celle des HFC.

Les études sur la couche d'ozone réalisées au cours de l'année écoulée confirment que la reconstitution de la couche d'ozone se poursuit conformément aux attentes (rapports UNEP).
La couche d’ozone en haute stratosphère se reconstitue à un taux de 2-3%/décennie sous nos latitudes. Le futur dépend des scénarios climatiques envisagés, les scénarios standards donnant un retour aux valeurs de 1980 pour 2066 au-dessus de l’Antarctique, 2045 en Arctique et 2040 sur le reste du globe.

Tendances de l'ozone dans la stratosphère de 2000 à 2020 pour trois bandes de latitude. Les tendances de l'ozone dérivées des observations par satellite (magenta) sont comparées aux tendances des modèles climatiques (noir). L'augmentation la plus importante s'est produite dans la haute stratosphère dans les trois régions, où les observations et les modèles concordent le mieux (Figure ES-5, Executive Summary of Scientific Assessment of Ozone Depletion 2022)
Tendances de l'ozone dans la stratosphère de 2000 à 2020 pour trois bandes de latitude. Les tendances de l'ozone dérivées des observations par satellite (magenta) sont comparées aux tendances des modèles climatiques (noir). L'augmentation la plus importante s'est produite dans la haute stratosphère dans les trois régions, où les observations et les modèles concordent le mieux (Figure ES-5, Executive Summary of Scientific Assessment of Ozone Depletion 2022)

Néanmoins, la nécessité de poursuivre les recherches sur les nouvelles menaces potentielles qui pèsent sur la couche d'ozone est bien réelle. Une étude (article en anglais) a montré que les mesures récentes de la composition des aérosols stratosphériques comprennent une concentration notable d'aluminium et d'autres éléments, attribuée au nombre croissant d'engins spatiaux rentrant dans l'atmosphère et s'y désintégrant. Compte tenu du nombre de lancements de petits satellites prévus dans les années à venir, ces travaux soulignent la nécessité de mieux comprendre la capacité des aérosols stratosphériques contenant des métaux à influer sur l'abondance de l'ozone ().

Dans un autre registre, l'éruption du volcan sous-marin Hunga Tonga en janvier 2022 a injecté une quantité record de vapeur d'eau dans la stratosphère. Le panache a perturbé durablement la dynamique et la chimie de la stratosphère et a entraîné, en hiver antarctique 2023, une conversion précoce sans précédent du chlore en formes destructrices de l'ozone. L’éruption du Hunga Tonga a eu peu d'impact global sur le trou d'ozone antarctique de 2023, qui se forme de toute façon chaque année, mais elle a précipité le début de la destruction de l'ozone au-dessus de l’Antarctique (article en anglais).

Changements de l'ozone stratosphérique après Hunga Tonga. Série temporelle de colonne d'ozone totale (en DU) aux hautes latitudes sud (65°S-90°S) comparant 2022 (bleu) à 2023 (rouge). Adapté de Zhou et al., GRL, 2024.
Changements de l'ozone stratosphérique après Hunga Tonga. Série temporelle de colonne d'ozone totale (en DU) aux hautes latitudes sud (65°S-90°S) comparant 2022 (bleu) à 2023 (rouge). Adapté de Zhou et al., GRL, 2024.

La continuation des mesures de l’ozone et des espèces qui influencent chimiquement et dynamiquement sa concentration est très importante. Après l’arrêt prévu des mesures par le Microwave Limb Sounder (MLS) sur le satellite AURA, il va falloir compter davantage sur les mesures depuis le sol et par ballon. Malgré les progrès considérables réalisés dans la compréhension des processus affectant l'ozone atmosphérique au cours des dernières décennies, l'atmosphère n'a pas perdu sa capacité à surprendre. Une vigilance permanente, sous la forme de mesures continues et de simulations, est essentielle pour garantir que l'ozone stratosphérique continue d'évoluer comme prévu en réponse au Protocole de Montréal.

Texte inspiré du Communiqué de Presse 2024 de l’IO3C (en anglais).

Pour de plus amples renseignements, vous pouvez consulter les sites suivants :