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Record de température globale moyenne journalière

MétéoSuisse-Blog | 24 juillet 2024
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Le programme européen de surveillance du climat Copernicus a annoncé hier qu’un nouveau record de température globale moyenne journalière avait été atteint le 21 juillet. Quelles conclusions peut-on en tirer ? Quelles sont les régions du globe qui actuellement contribuent le plus à ce record ? Est-ce que 2024 pourrait être l’année la plus chaude jamais mesurée ? Nous explorons ces questions dans cet article.

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La température moyenne globale est un bon indicateur pour suivre l’état actuel du climat de la Terre, car elle est justement moyennée sur tout le globe. Avec une résolution journalière, comme illustré sur la figure 1, on peut facilement suivre l’évolution au sein d’une même année (p.ex. 2023 en orange) et la comparer avec les années précédentes (en gris sur la figure 1). Le programme européen Copernicus a annoncé hier qu’un nouveau record avait été atteint le 21 juillet (17.09 °C), battant le précédent record du 6 juillet 2023 de 0.01 °C. Bien que la marge de ce record paraisse insignifiante, ce qui impressionne ou inquiète le plus, c’est que depuis juillet 2023, pratiquement chaque jour a été plus chaud que les 80 années précédentes et souvent avec une marge importante. On remarque bien comment la deuxième moitié de la courbe orange et la courbe rouge se détachent bien du reste. Cela montre que nous nous trouvons désormais dans un territoire climatique inexploré, en tout cas pour l’être humain moderne. Un autre signe évident du réchauffement climatique actuel est que les 10 années avec la température globale journalière la plus élevée sont justement ces 10 dernières années (2015-2024).

Quelles régions du monde contribuent le plus à ce record de température moyenne globale ?

La Figure 2 montre l’anomalie de température de l’air proche de la surface pour le 21 juillet. On remarque que l’anomalie la plus forte et la plus étendue se trouve sur une bonne partie de l’Antarctique. Cela peut paraître contre-intuitif, mais c’est bel est bien la région actuellement la plus froide en absolu qui contribue le plus au record actuel de température moyenne globale. En effet, l’Antarctique est actuellement en plein hiver, il est donc normal que la région polaire de l’hémisphère sud soit actuellement la plus froide (voir Figure 3). Cependant, la figure 2 montre bien qu’une majeure partie de l’Antarctique est bien moins froide que ce qu’elle devrait être pendant l’hiver. Cela concerne également une bonne partie de l’océan austral, en raison d'une couverture de la banquise antarctique exceptionnellement basse actuellement pour la saison.

Dans l’hémisphère nord, on citera deux régions anormalement chaudes : le nord-ouest de l’Amérique du Nord et le nord de la Fénnoscandie. On observe d’ailleurs d’importants feux de forêts en Colombie Britannique. Au nord de la Norvège, une température maximale de 29 °C a été mesurée le 23 juillet à Alta à une latitude de pratiquement 70° N.

Est-ce que ce record était attendu ?

La température moyenne globale atteint généralement son maximum entre fin juin et début août. Cela est dû au fait que l’hémisphère nord contient la majorité des terres émergées, alors que l’hémisphère sud contient la majorité des océans. Comme les cycles saisonniers sont beaucoup plus marqués sur terre qu’au-dessus de l’océan, c’est l’hémisphère nord qui dicte le cycle annuel de la température moyenne globale et donc son maximum est atteint durant l’été boréal.

Comme on se trouvait déjà à des valeurs proches de celles de 2023 au début de l’été, on pouvait s’attendre à atteindre ou à dépasser le record du 6 juillet 2023. Il est d’ailleurs très probable que la valeur de 17.09 °C du 21 juillet 2024 soit battue ces prochains jours. Vous pouvez suivre cela pratiquement en temps réel sur la plateforme de visualisation Pulse de Copernicus.

Est-ce que 2024 pourrait être l’année la plus chaude jamais enregistrée ?

Jusqu’à maintenant, 2023 fut l’année la plus chaude, largement à cause du réchauffement climatique en cours, mais également à cause du phénomène El Niño. La suite de l’année 2024 va beaucoup dépendre de la potentielle mise en place du phénomène inverse La Niña (la phase El Niño s’étant terminée en début d’année, vous trouverez plus d’infos sur cette page). Cependant, les 7 premiers mois de l’année 2024 ont été suffisamment chauds pour qu’il soit assez probable que l’année en cours soit plus chaude que 2023.

Qu’en est-il de la température des océans ?

Sans surprise, la température de surface des océans est également exceptionnellement élevée, comme le montre la figure 4. On remarque que la température de surface des océans ne suit pas le même cycle annuel que la température de l’air proche du sol présentée dans la figure 1. Le maximum se trouve à la fin de l’été austral, étant donné que la majeure partie des océans se trouve dans l’hémisphère sud et que ces derniers atteignent leur température maximale à la fin de l’été dû à l’inertie du réchauffement de l’eau. On retrouve un deuxième maximum à la fin de l’été boréal.

Sources et informations complémentaires

Ce blog est en bonne partie inspiré de l’article de Copernicus annonçant ce record.

Pour un suivi en temps quasi-réel de la température moyenne globale de l’air et des océans, rendez-vous sur la plateforme Pulse de Copernicus