Une intensification rapide
Le groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (IPCC) prévoit que la proportion de cyclones tropicaux intenses et les taux de précipitations moyens et maximums augmenteront en raison du changement climatique.
Le cas de l’ouragan Beryl s'inscrit dans la tendance récente à une intensification très rapide, comme ce fut le cas pour l'ouragan Otis, qui s'est transformé en ouragan de catégorie 5 en une nuit et a frappé la station balnéaire mexicaine d'Acapulco en octobre dernier.
L'une des raisons pour lesquelles l'ouragan Beryl s'est intensifié pour devenir un ouragan de catégorie 5 plus de deux semaines avant tous les autres ouragans atlantiques enregistrés est le niveau extrêmement élevé des températures de surface de l’océan. Selon Philip Klotzbach, qui fait partie du réseau d'experts scientifiques de l'OMM, les température en surface de l'océan des Caraïbes correspondent aujourd'hui à ce que l'on observe normalement à la mi-septembre.
Les températures de surface de la mer (dans la zone 60°S-60°N) ont atteint un niveau record pour le mois concerné pendant 14 mois (chiffres jusqu'en mai 2024).
L'Atlantique central et oriental devient traditionnellement plus actif en août, en partie parce que les températures océaniques ont eu le temps de se réchauffer et d'alimenter les systèmes en développement. Normalement, les températures océaniques ne sont pas assez élevées en juin et juillet pour permettre aux systèmes tropicaux de se développer.
Cette situation ouvre la voie à une saison des ouragans qui s'annonce particulièrement active et dangereuse pour l'ensemble du bassin - Atlantique, Caraïbes et Amérique centrale.