Le sud du Brésil a été touché début mai par des inondations catastrophiques. Nous avons publié un article le 3 mai pour tenter de situer cet événement dans le contexte du réchauffement climatique. Une situation quasi-similaire s'est reproduite du 10 au 13 mai, c'est pourquoi nous revenons aujourd'hui sur l'aspect purement météorologique de cette catastrophe.
Dans l'État méridional du Rio Grande do Sul, il est tombé fin avril et début mai jusqu'à 500 mm de précipitations en quelques jours. Il en a résulté des inondations catastrophiques avec des niveaux d'eau records.
Nous avons l'habitude de regarder des cartes de l'espace alpin. En conséquence, certains d'entre vous auront sans doute un peu plus de mal à situer l'ordre de grandeur des inondations dans le sud du cinquième plus grand pays du monde. La superficie du Brésil est environ 200 fois supérieure à celle de la Suisse. L'État touché, le Rio Grande do Sul, se trouve tout au sud du Brésil et, avec ses 280'000 km², est environ 7 fois plus grand que la Suisse.
Souvent mentionnée dans les médias, la capitale Porto Alegre, fortement touchée, est située près de la côte atlantique et compte environ 1,5 million d'habitants.
Dans l'État du Rio Grande do Sul, on a enregistré entre 300 et 600 mm de précipitations sur une grande partie du territoire entre fin avril et mi-mai, et parfois plus de 800 mm au nord de Porto Alegre. En automne, dans l'hémisphère sud, il tombe normalement environ 100 mm par mois dans cette région, c'est-à-dire autant que sur le Plateau suisse pendant les mois d'été.
Ces précipitations ont été déclenchées par une zone frontale presque stationnaire, le long de laquelle de l'air tropical humide s'est mis en ascendance et a provoqué de fortes précipitations orageuses répétées pendant une longue période. Après une première phase de précipitations (du 27 avril au 4 mai), la situation météorologique s'est répétée sous une forme similaire entre le 10 et le 13 mai.
Avec les fortes précipitations, le niveau des rivières autour de Porto Alegre a atteint des records. Les images satellite haute résolution de la NASA révèlent les grandes surfaces inondées.
Au point de mesure de Porto Alegre, le niveau du fleuve Guaíba, dans lequel se jettent plusieurs des plus grands fleuves de la région, a augmenté de près de quatre mètres. Le 5 mai, le niveau maximal a été atteint - environ 0,5 m au-dessus du précédent record de 1941. Après une légère baisse à partir du 8 mai, les eaux sont à nouveau montées le 13 mai.
Les niveaux sont actuellement en nette baisse, mais des précipitations parfois abondantes et orageuses suivront à partir du milieu de cette semaine. Selon le modèle météorologique européen IFS, plus de 100 mm tomberont à nouveau en de nombreux endroits : ées incertitudes sont toutefois encore relativement grandes.
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