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Les cyclones s'annoncent nombreux dans l'Atlantique nord

MétéoSuisse-Blog | 26 mai 2024
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Le service météorologique national américain s'attend à une saison cyclonique 2024 plus active que la moyenne dans l'Atlantique nord. Toutefois, certaines incertitudes subsistent, notamment en ce qui concerne la température de la mer.

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Forte activité cyclonique prévue

La saison des ouragans commence au-dessus de l'Atlantique Nord le premier juin et dure jusqu'à la fin novembre. Le service météorologique national américain (NOAA) prévoit que la saison cyclonique dans l'Atlantique nord a 85 % de chance d'être plus active que la moyenne.

17 à 25 systèmes cycloniques nommés sont prévus, soit sensiblement plus que la moyenne (14). Parmi eux, 8 à 13 pourraient devenir suffisament puissants pour être qualifiés d'ouragans. Cela serait là encore nettement supérieur à la moyenne, qui est de 7 ouragans par saison. De plus, le nombre de tempêtes majeurs (catégorie 3 ou plus, c'est-à-dire avec des vents supérieurs à 177 km/h) serait de 4 à 7, également au-dessus de la moyenne (3).

La difficulté des prévisions cycloniques saisonnières

Le grand défi de ces prévisions est que le développement et la force des ouragans sont influencés par de nombreux facteurs. La situation est particulièrement délicate quand ces facteurs de renforcement et d'affaiblissement sont très prononcés.

De plus, il ne faut pas seulement considérer les conditions dans la zone de formation des tempêtes, mais dans toute la zone tropicale de la Terre. Il existe des interactions de grande échelle, de sorte que, par exemple, une anomalie de la température de la mer d'un côté du globe peut influencer le développement d'un ouragan de l'autre côté.

Les prévisions saisonnières ont un taux de réussite nettement plus élevé pour les régions tropicales que pour nos latitudes, notamment grâce à ces interactions de grande échelle. Cependant, comme l'incertitude de tous les facteurs pertinents peut s'accumuler, les prévisions cycloniques doivent toujours être considérées avec prudence, comme le rapelle la NOAA dans son bulletin.

De plus, les conditions météorologiques éphémères peuvent également avoir une grande influence.  Celles-ci ne peuvent toutefois pas être calculées par les modèles de prévision saisonnière. Néanmoins, le signal semble suffisamment clair pour que l'on puisse s'attendre avec une grande probabilité à une saison des ouragans supérieure à la moyenne.

Les mers très chaudes favorisent la formation de cyclones

Pour qu'un ouragan se développe, plusieurs conditions doivent être réunies. La plus importante est la quantité de vapeur d'eau dans l'air, qui est le carburant des cyclones tropicaux. Cette vapeur d'eau ne peut être fournie que par une mer suffisamment chaude. Ainsi, les cyclones ne peuvent se former que sur une mer dont la température dépasse 27 °C, non seulement en surface, mais aussi à quelques mètres de profondeur, car la tempête mélange fortement les couches d'eau supérieures. Les régions maritimes tropicales sont donc les seules candidates pour héberger la formation des cyclones.

Les vents faibles aident aussi

Un autre facteur est le régime des vents au-dessus des mers chaudes. Si la direction ou la vitesse du vent change fortement avec l'altitude (on appelle cela du cisaillement), cela rend plus difficile le développement des cyclones tropicaux. La plupart des calculs prévoient justement un cisaillement du vent plutôt faible, ce qui plaide en faveur d'une saison des ouragans active.

La Niña, source d'incertitude

La plus grande incertitude concerne l'évolution de la répartition des températures dans le Pacifique tropical. Pour l'instant, la plupart des calculs prévoient une mise en place de La Niña. Cela aura - avec un certain retard - une influence sur les conditions de vent dans les tropiques.

Il reste encore quelques jours avant le début de la saison des ouragans. Nos collègues américains ne seront alors pas les seuls à scruter les eaux tropicales. Nous aussi à MétéoSuisse, nous suivrons de près l'évolution de la saison cyclonique : pas seulement par curiosité, mais aussi pour pouvoir conseiller les compagnies aériennes dans la planification de leurs vols.


Pour ceux qui souhaitent approfondir le sujet (en anglais), rendez-vous sur le site de la NOAA