L'influence exacte de ces obstacles n'est pas chiffrable sans une modélisation numérique complexe. Mais en principe, une telle rugosité de surface accrue a plutôt tendance à amortir les rafales.
Comment mesure-t-on exactement la vitesse du vent à la station ? C'est là que le bât blesse...
La station est équipée d'un anémomètre à croix en forme de cuvette de type Lambrecht 14512. Ni l'entretien hebdomadaire (effectué par l'exploitant de l'aérodrome) ni l'entretien annuel effectué par les techniciens de MétéoSuisse n'ont révélé d'anomalies dans la mesure du vent.
Le principe de mesure d'un anémomètre à coupelles est en principe très simple : plus la cuvette tourne rapidement, plus la vitesse du vent est élevée. Lorsque la vitesse du vent est très faible (<0,2 m/s), le frottement peut entraîner l'affichage de vitesses de vent trop basses. Au-delà de cette vitesse de démarrage, la vitesse de rotation et la vitesse du vent déduite sont bien corrélées : on parle d'une linéarité élevée. Les pics de vent très courts sont plus forts dans la nature qu'ils ne sont détectés par l'anémomètre à coupelles. (Source : Meteorologische Bodenmesstechnik - Leitfäden für die Ausbildung im Deutschen Wetterdienst).
Le fabricant spécifie que la limite supérieure de la plage de mesure calibrée pour ce type d'appareil est de 35 m/s (126 km/h), la précision étant de ±2% de 35 m/s (±0.7 m/s). En outre, il est indiqué que l'utilisation de l'appareil est possible jusqu'à des vitesses de vent de 60 m/s (216 km/h). Cela signifie que l'appareil de mesure peut en principe fonctionner jusqu'à cette valeur limite (mot-clé : la grande linéarité mentionnée ci-dessus) - sans que cela ait toutefois été démontré par un étalonnage.
La rafale maximale mesurée sur une seconde, de 217,4 km/h soit 60,4 m/s, se situe donc juste en dehors du domaine de validité de 60 m/s. Donc : en route pour la soufflerie avec l'appareil de mesure ! On pourrait ainsi vérifier la précision du fonctionnement de l'appareil de mesure à une vitesse de vent de 60 ou 65 m/s.