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Les tempêtes en Suisse

MétéoSuisse-Blog | 15 mars 2024
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La Suisse a récemment été secouée par des tempêtes, notamment en raison du foehn, mais aussi des orages l'an dernier. Comme celles-ci provoquent souvent de gros dégâts, nous nous penchons aujourd'hui sur les différents types de tempêtes en Suisse. Nous verrons tout d’abord les tempêtes de grande ampleur, puis les tempêtes plus locales.

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Les tempêtes de vent d'ouest

En Suisse, les tempêtes d'ouest sont les principales responsables de dommages à grande échelle, car elles touchent tout le versant nord des Alpes et une grande partie des Alpes. Seul le versant sud des Alpes est épargné. Leur violence, qui se manifeste surtout lors du passage de fronts froids, peut détruire de grandes surfaces de forêts et affecter les infrastructures. Des rafales de plus de 130 km/h peuvent également se produire en plaine, voire localement plus de 160 km/h, comme lors de la tempête Lothar du 26 décembre 1999 à Delémont (170 km/h) ou à Brienz (181 km/h). Sur les sommets exposés, des pointes de plus de 250 km/h sont possibles, comme par exemple lors de la tempête Vivian le 27 février 1990 avec 268 km/h sur le Gd St-Bernard et lors de la tempête Andrea le 5 janvier 2012 sur la cabane Konkordia avec 270 km/h (station DTN).

Les tempêtes de foehn

Les tempêtes de fœhn se produisent principalement sur le versant nord des Alpes. Comme elles y sont très fréquentes, les dégâts ne sont généralement pas trop importants. En revanche, les Préalpes voisines peuvent subir des dommages importants lors d'événements extraordinaires. Il convient de mentionner que le fœhn peut atteindre des pointes de vent de 130 à 160 km/h dans les vallées alpines, voire nettement plus dans les endroits exposés. En montagne, des rafales de 200 à 250 km/h peuvent être atteintes localement.

Les tempêtes de bise

La bise, plutôt connue comme un vent inoffensif, peut parfois se transformer en tempête, notamment dans le Jura et dans la région du Léman. Des pointes de 100 km/h peuvent être atteintes dans la plaine romande, et même plus de 150 km/h sur les crêtes du Jura. Comme les tempêtes de bise surviennent souvent en plein hiver, elles peuvent provoquer d’importantes congères, notamment dans la vallée de Joux, où les voies de communication sont parfois coupées.

Fœhn du nord

Le fœhn du nord provoque lui aussi de temps à autre des dégâts dans les vallées du sud des Alpes. Mais en comparaison avec les autres types de tempêtes mentionnés ci-dessus, les dégâts sont généralement très localisés. Il ne semble pas que des forêts aient été détruites par le foehn sur de grandes surfaces au sud des Alpes. Quelques arbres peuvent néanmoins être déracinés, et quelques toits sont parfois arrachés, comme dernièrement le 22 décembre 2023 à Faido. Le foehn du nord atteint des rafales maximales de 100 à 120 km/h dans les vallées du sud des Alpes. Les valeurs sont un peu plus élevées à Robbia et Simplon-Dorf, avec environ 130 km/h. Sur les sommets, on a déjà enregistré près de 160 km/h, par exemple sur le Monte Generoso ou la Cima di Simano (station du SLF). Sur le Cho d'Valetta (station du SLF) en Haute-Engadine, on a même atteint 190 km/h, mais il s'agissait d'un vent d'ouest à nord-ouest. Plus précisément, il s'agissait de la tempête Burglind, que l'on classe dans les tempêtes d'ouest.

Le Joran

Au pied du Jura, notamment dans la région du lac de Neuchâtel, le Joran, un vent descendant du Jura, peut facilement atteindre la force d'une tempête. Les 21 et 22 décembre 1911, par exemple, le Joran a totalement détruit certaines forêts. Au vu des dégâts - des arbres entiers avec des troncs épais brisés - la vitesse du vent devait être d'au moins 140 km/h.

Le Sirocco

Le Sirocco est un vent du sud-est qui se manifeste occasionnellement au sud des Alpes. Il est nettement plus dangereux que le fœhn du nord. Il a souvent causé des dégâts dans les forêts et les bâtiments, en particulier ces derniers temps, comme lors de la tempête Vaia fin octobre 2018, puis à nouveau le 3 octobre 2020 et enfin le 20 octobre de l'année dernière. Le Sirocco peut atteindre des pointes de 120 à 140 km/h dans la plaine tessinoise. Sur certains sommets, des valeurs maximales de plus de 180 km/h ont déjà été enregistrées, comme sur le Matro ob Bodio dans la Léventine.

Les orages violents

Les orages violents ne se produisent certes que localement et brièvement, mais elles peuvent avoir des effets dévastateurs. La tempête de La Chaux-de-Fonds du 24 juillet 2023 en est l’exemple le plus récent. Une rafale descendante d’orage a provoqué une pointe de vent de 217 km/h. Il s'agit de la rafale la plus forte jamais enregistrée en Suisse à basse altitude. Les dégâts ont été d'autant plus catastrophiques. Mais d'autres orages ont déjà déclenché des rafales de vent extrêmement fortes. On peut citer un orage qui a frappé Glaris le 15 juillet 1985, entraînant une pointe de vent de 190 km/h à la station de Glaris. Une autre rafale de vent violente a été enregistrée lors d'un orage au Bouveret, au bord du Léman, le 18 juillet 2005, avec 161 km/h. Comme les orages se produisent plutôt à petite échelle, de nombreuses rafales de vent violentes ne sont pas enregistrées par les appareils de mesure.

Les tornades

Les tornades sont encore nettement plus rares que les orages. Les plus fortes tornades qu'ait connues la Suisse jusqu'à présent ont touché la Vallée de Joux, en date du19 août 1890 et du 26 août 1971. Les deux cas se ressemblent. La forêt a été totalement détruite dans une petite zone où la tornade a agi. Les maisons ont également été gravement endommagées ou totalement détruites. La vitesse des vents dans les tornades est si élevée qu'elle est souvent à peine détectable par les appareils de mesure. La tornade la plus puissante observée à ce jour, le 3 mai 1999, au-dessus de l'Oklahoma, avait une vitesse de rotation de 529 km/h. Cette valeur a été déterminée au moyen d'un radar Doppler. Il s'agit de la valeur la plus élevée jamais enregistrée au niveau mondial à proximité du sol. Seuls les jets extrêmement puissants atteignent des valeurs aussi élevées à proximité de la tropopause (à plus de 8000 m d’altitude). Comme nous l'avons déjà mentionné, la vitesse du vent ne peut pas être déterminée à l'aide d'instruments de mesure traditionnels. Une échelle a donc été développée en fonction des dommages survenus, appelée l'échelle de Fujita. Sur cette échelle, les deux tornades de la Vallée de Joux ont atteint la valeur F4, ce qui correspond à une vitesse de rotation de 333 à 418 km/h.