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La vague de froid de février 1929

MétéoSuisse-Blog | 15 février 2024
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Quittons aujourd'hui l'ambiance printanière de ce mois de février 2024, et revenons vers un temps que les moins de cent ans ne peuvent pas connaître : celui de février 1929, et sa vague de froid qui compte parmi les plus extrêmes en Europe au XXe siècle.

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Nous nous inspirons ici d'un blog publié à l'origine sur myweather.ch (nombreux liens et sources cités à la fin). On peut déjà se faire une idée du caractère extrême de la vague de froid en jetant un coup d'œil sur la température moyenne journalière de Zurich pour le mois de février 1929.

La vague de froid de février 1929 en Europe

La vague de froid qui a fait irruption en Europe à la mi-février 1929 a été l'un des événements météorologiques les plus marquants du XXe siècle. Cette période de froid intense et durable a provoqué des dégâts aux infrastructures, des pertes économiques importantes et des souffrances humaines sur une grande partie de l'Europe, encore affaiblie par la guerre.

Les régions les plus touchées ont été l'Europe centrale et orientale. Les températures y sont restées durablement négatives. L'Allemagne, la Pologne, la Tchécoslovaquie et l'Autriche, par exemple, ont toutes enregistré des records de froid, avec des valeurs qui n'avaient plus été observées depuis des décennies.
À cause du gel des lacs et des rivières, les transports ont souvent été interrompus et le commerce fortement ralenti. Et suite aux chutes de neige, les régions rurales ont été parfois coupées du monde et une pénurie alimentaire s'est propagée.

Un vaste système de haute pression a stationné sur l'Europe. Sous l'influence de cet anticyclone, de l'air froid a été amené depuis l'est en direction de l'Europe centrale et occidentale ; cet air froid a ensuite été "piégé" sous une inversion thermique dans les basses couches de l'atmosphère. La couverture neigeuse importante, par augmentation de l'albédo du sol, a contribué à abaisser les températures à des valeurs extrêmement basses.

Des recherches approfondies, que l'on peut retrouver dans le Global Historical Climatology Network, a permis d'établir le tableau ci-dessous à partir de 1255 valeurs mesurées.

Du point de vue climatologique, à l'échelle de la Suisse, février 1929 n'est que le quatrième mois de février le plus froid : février 1956 reste confonfortablement en tête.

On pourra comparer ci-dessous le déroulé journalier de ces deux mois remarquables, ainsi que celui de février 2012 dont nos lecteurs ont plus de chances d'avoir un souvenir personnel, et qui constitue la dernière grande vague de froid du pays à ce jour.

Sur le graphique figurent les températures moyennes de chaque jour. Pour ce qui est des températures minimales journalières, peut-être plus parlantes, elles sont descendues au plus bas respectivement à -19,9 °C le 14 février 1929, -20.2 °C le 10 février 1956, et -11,4 °C le 13 février 2012.

Tous mois confondus, à Genève, depuis le début des données en 1753, on trouve une dizaine de mois plus froids que février 1929, tous avant 1900, à l'exception de février 1956. On peut citer en particulier décembre 1879 ou janvier 1830, qui se placent dans les derniers "grands hivers" rencensés en Europe occidentale par le journaliste et astronome amateur Cornelis Easton, dans son étude de 1928 que les curieux pourront télécharger et feuilleter ici.

Ci-dessous et pour conclure le présent blog, nous vous en proposons quelques courts morceaux choisis. Ils le sont sans prétention scientifique particulière, pour le plaisir d'une lecture météo-historique, où les chiffres et l'image n'écrasent pas entièrement l'expérience humaine.