Petit rappel !
Pour qu’il neige en plaine au nord des Alpes, deux conditions sont souvent nécessaires :
La condition n°1 sera réalisée ce mardi après-midi par la présence sur la France voisine d’une petite dépression d'altitude sans grande prétention, mais qui suffira à faire affluer vers les Alpes de l’air originaire de Méditerranée.

La condition n°2 sera réalisée quant à elle par la présence d’un anticyclone centré sur lla Mer du Nord et maintenant au nord des Alpes un courant de bise bien froid en raison de la nature continentale de la masse d’air.

Il est possible de visualiser les trajectoires des différentes masses d’air en fonction de leur altitude. Dans l’exemple ci-dessous sont représentées les trajectoires des masses d’air parties le 8 janvier à 00 UTC et arrivant à Genève le 10 janvier à 00 UTC, situées respectivement vers 5500 m (en noir), 3000 m (vert), 1500 m (bleu) et 700 m (rouge). Il ressort bien de cette illustration que l’air situé vers 5000 m sera d’origine « Atlantico-méditerranéeenne » et l’air de basse altitude d’origine continentale froide ; entre les deux, une transition plus ou moins douce.

Une coupe de l’atmosphère telle que celle ci-dessous tirée du modèle COSMO-1 pour Genève à 15 UTC ce mardi après-midi illustre également parfaitement cette superposition de deux masses d’air d’origine différente, conjonction permettant l’afflux à basse altitude de l’air froid nécessaire au maintien des chutes de neige jusqu’en plaine.

Ayant retardé le plus possible la question qui fâche, posons-la courageusement : combien peut-on espérer/redouter de neige ?
Dans une telle situation, la probabilité qu’il neige dans le Jura ainsi que sur le centre et ouest lémanique est plutôt bonne, car ces régions sont exposées à la fois aux deux courants susmentionnés (bise et courant de sud-ouest). Plus l’on se décale vers la Suisse alémanique en revanche, plus on s’éloigne du centre dépressionnaire sur la France, et plus les Alpes « brouillent les cartes », faisant barrage au courant de sud-ouest, ou l’incurvant et le perturbant d’une quelconque manière. De ce point de vue-là et pour la Suisse romande, ce sont donc essentiellement pour les régions proches des Alpes que la fiabilité est la moins bonne (est lémanique, Chablais, Gruyère et canton de Fribourg) ; les différents modèles ci-dessous ne sont du reste pas unanimes pour ces régions.

Quid des quantités ? La dépression d'altitude sur la France n’étant pas du genre belliqueux, elle ne semble pas disposée à forcer son talent. L’afflux d’air humide vers nos régions restera donc modéré et le soulèvement de la masse d’air assez modeste. Les quantités attendues ne devraient donc pas être très importantes, et selon toutes probabilités inférieures à 10 cm, comme l’indique la carte ci-dessous :

Quelques facteurs aggravants doivent cependant être mentionnés :
Un avertissement de degré 2 pour des chutes de neige (5 à 10 cm) a donc été émis pour l’ouest lémanique, et un avertissement pour « chaussées glissantes » (moins de 5 cm) pour toutes les régions romandes à l’exception du Valais :

Nous voilà prévenus !