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Mois de janvier - entre froid sibérien et chaleur printanière
MétéoSuisse-Blog | 02 janvier 2024
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Le mois de janvier vient de commencer. Par le passé, ce mois a pu être marqué par plusieurs événements météorologiques extrêmes. Dans le blog de ce jour, nous jetons un regard rétrospectif sur quelques-uns de ces moments forts de la météorologie du mois de janvier en différentes régions de Suisse.

Imposant manteau neigeux et froid rigoureux, comme ici sur l'alpage de Hintergräppelen (SG), font partie du mois de janvier, tout comme les températures printanières de 20 degrés et plus. Photo : Stephan Vogt
Imposant manteau neigeux et froid rigoureux, comme ici sur l'alpage de Hintergräppelen (SG), font partie du mois de janvier, tout comme les températures printanières de 20 degrés et plus. Photo : Stephan Vogt
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1er et 2 janvier 1905 - une vague de froid extrême avec des températures record en montagne

Le 1er janvier 1905, de l'air très froid a afflué du nord-est sur les Alpes. Des températures extrêmement basses ont été mesurées, en particulier à des altitudes comprises entre 1500 et 2500 mètres. Au Säntis, la température est descendue à -32,0 degrés dans la nuit du 2 janvier, ce qui constitue la valeur la plus basse jamais enregistrée au Säntis. Au col du Gothard, la température est tombée à -30,5 degrés avec un vent du nord tempétueux. Au Rigi-Kulm, on a relevé le 2 janvier 1905 à 7h30 une température de -25,7 degrés, et la seule valeur plus basse mesurée à ce jour à cette station revient au mémorable mois de février 1929 avec -27,0 degrés le 13 février.

Evolution de température à 2 m de hauteur relevée chaque jour à 7h30, 13h30 puis 21h30 au Säntis (bleu), au Pilatus (orange) et au Col du Gothard (gris) du 1er janvier 1905 à 7h30 au 2 janvier 1905 à 21h30.
Evolution de température à 2 m de hauteur relevée chaque jour à 7h30, 13h30 puis 21h30 au Säntis (bleu), au Pilatus (orange) et au Col du Gothard (gris) du 1er janvier 1905 à 7h30 au 2 janvier 1905 à 21h30. (Source : MétéoSuisse)

4 et 5 janvier 1919 - tempête de foehn dévastatrice sur le versant nord des Alpes

Les 4 et 5 janvier 1919, le versant nord des Alpes a connu une tempête de foehn d'une violence sans doute supérieure à toutes les tempêtes de foehn du 20e siècle, probablement même supérieure à celle du 8 novembre 1982, considérée comme LA tempête de foehn du 20e siècle. Les forêts ont été particulièrement touchées. Selon les chiffres de l'époque, environ 1 million de mètres cubes de bois ont été renversés. Si l'on tient compte du fait qu'à l'époque, les réserves de bois étaient environ trois fois moins importantes qu'aujourd'hui, on obtiendrait aujourd'hui, pour un événement similaire, environ 3 millions de mètres cubes de bois, ce qui n'est plus très loin de la tempête d'ouest Vivian du 27 février 1990, qui avait abattu 5 millions de mètres cubes de bois. L'extrême violence de la tempête de foehn est également attestée par le fait que des arbres plutôt jeunes ont été victimes de la violence déchaînée et que de nombreux arbres n'ont pas été déracinés, mais cassés. La tempête semble avoir été particulièrement virulente dans le pays d'Appenzell, où des cartes postales ont même été réalisées à partir d’images des maisons et des forêts détruites. A Teufen, vers l'an 2000, des personnes âgées confirment encore qu'il n'y a jamais eu de tempête aussi violente depuis 1919.

Carte postale des dégâts occasionnés par la tempête de foehn des 4 et 5 janvier 1919 à Eggersriet (SG). De nombreux arbres n’ont pas été couchés mais cassés, témoignant de la violence du foehn.
Carte postale des dégâts occasionnés par la tempête de foehn des 4 et 5 janvier 1919 à Eggersriet (SG). De nombreux arbres n’ont pas été couchés mais cassés, témoignant de la violence du foehn. (Source : https://www.sturmarchiv.ch/)

29 janvier 1944 - un air de printemps dans le sud du Tessin

Le 29 janvier 1944, un courant doux du nord-ouest a provoqué du foehn du nord sur le versant sud des Alpes qui s’est propagé jusqu’au centre et au sud du Tessin. A Lugano, la température est montée jusqu'à 24.0 degrés, ce qui n'est plus très loin de la barre des 25.0 degrés, seuil de température pour définir une journée d'été. Le même effet s’est produit le 19 janvier 2007, lorsque notre station de Locarno-Monti a mesuré une température maximale de 24,0 degrés.

Evolution de la température mesurée à 2 m de hauteur sol à Locarno (courbe bleue) et à Lugano (courbe rouge) le 19 janvier 2007.
Evolution de la température mesurée à 2 m de hauteur sol à Locarno (courbe bleue) et à Lugano (courbe rouge) le 19 janvier 2007. (Source : CLIMAP @MétéoSuisse)

Au nord des Alpes également, des températures de 20 degrés ont déjà été dépassées en janvier, il y a exactement un an, lorsque le foehn a permis d'atteindre 20.0 degrés à Vaduz. A Delémont aussi, on avait alors mesuré plus de 20 degrés, en raison du vent doux du sud-ouest couplé à un léger effet de foehn qui avait pénétré jusque dans la cuvette du chef-lieu du Jura.

Janvier 1968 - le versant nord des Alpes et le nord des Grisons s’enfoncent sous la neige

En janvier 1968, des courants humides de nord-ouest ont dominé, entraînant par barrage des chutes de neige fréquentes et abondantes sur le versant nord des Alpes. A la fin du mois, il y avait beaucoup de neige au-dessus de 700 mètres d'altitude environ. Au Grimsel par exemple, les cumuls de neige s’élevaient à environ 3,8 mètres vers la fin du mois, tandis qu’à Adelboden, certes un peu en marge, la hauteur de neige a quand même presque atteint les 2 mètres.

Evolution de la hauteur de neige fraîche en cm relevée chaque matin à 06UTC au Grimsel (rouge), à Adelboden (vert) et Château-d’Oex (bleu) au cours du mois de janvier 1968.
Evolution de la hauteur de neige fraîche en cm relevée chaque matin à 06UTC au Grimsel (rouge), à Adelboden (vert) et Château-d’Oex (bleu) au cours du mois de janvier 1968. (Source : CLIMAP @MétéoSuisse)

Suite à ces chutes de neige, des avalanches catastrophiques se sont produites, notamment dans la région de Davos et dans le pays d'Uri. A Davos, il s’agitait même de la pire catastrophe avalancheuse, en tout cas celle qui a marqué les mémoires.