En raison notamment de la grande douceur des mois de septembre et d'octobre, l'automne météorologique 2023 en Suisse romande et en Valais a été localement l’un des plus chauds depuis le début des mesures en 1864. Les précipitations ont été largement excédentaires. Malgré un mois de novembre souvent sombre, la saison s’est montrée très ensoleillée.
En Suisse romande et en Valais, la saison automnale 2023, qui comprend les mois de septembre, octobre et novembre, a enregistré un écart entre +1,8 °C à Sion et +3,0 °C à Fahy par rapport à la norme 1991-2020.
Pour le col du Grand-Saint-Bernard (+2,2 °C par rapport à la norme 1991-2020), Genève-Cointrin (+2,4 °C), Château-d’Oex (+2,5 °C) et Neuchâtel (+2,6 °C), il s’agit de l’automne le plus chaud depuis le début des mesures. Pour Grächen (+2,0 °C) et Chaumont (+2,6 °C), il s’agit du deuxième automne le plus chaud depuis le début des mesures, pour Sion (+1,8 °C) et La Chaux-de-Fonds (+2,2 °C) du troisième automne le plus chaud.
Pour l’ensemble des régions du Nord des Alpes situées au-dessous de 1000 m, il s’agit de l’automne le plus chaud depuis le début des mesures en 1864. Le précédent automne le plus chaud remonte à 2006.
La température élevée de l'automne 2023 est principalement due aux mois de septembre et d'octobre qui ont été particulièrement chauds. Par exemple, Genève a connu son mois de septembre le plus chaud depuis le début des mesures en 1753 et son deuxième mois d’octobre le plus chaud, juste derrière octobre 2022.
L’automne 2023 a été copieusement arrosé en Suisse romande et en Valais. A Pully, à Morgins, aux Marécottes, à Sion, à Montana et à Loèche-les-Bains, l’écart à la norme 1991-2020 a dépassé 200 % avec un maximum de 223 % aux Marécottes. Autrement dit, il a plu 2 fois plus que d’habitude.
Ailleurs en Suisse romande, il est souvent tombé 1,5 fois plus de pluie que la normale. Le canton du Jura a connu une anomalie pluviométrique un peu moins importante. Enfin, le sud-est du Valais, entre la région de Saas-Fee, du Simplon et du Binntal a même connu une anomalie pluviométrique légèrement négative. Dans ces régions, il est tombé l’équivalent de 90 à 100 % de la norme 1991-2020.
Loèche-les-Bains, avec 510 mm, soit 218 % de la norme 1991-2020, a mesuré le deuxième automne le plus arrosé depuis le début des mesures en 1884. L’automne 1944 avait été nettement plus arrosé avec 626 mm.
Genève, avec 491 mm, soit 178 % de la norme 1991-2020, a également mesuré le deuxième automne le plus arrosé depuis le début des mesures en 1864. L’automne 1993 reste le plus arrosé avec 534 mm.
Malgré un automne très arrosé, celui-ci s’est également montré très ensoleillé, en particulier en plaine. Cela peut paraître paradoxal. En fait, les régions du Plateau ont surtout bénéficié d’une quasi-absence de phénomènes de basse couche, de type brouillard ou stratus. Ainsi, le soleil a davantage brillé à Neuchâtel (479 h) qu’à La Chaux-de-Fonds (432 h). Selon la norme 1991-2020, le soleil brille davantage en automne à La Chaux-de-Fonds (386 h) qu’à Neuchâtel (343 h).
D’une manière générale, les anomalies d’ensoleillement ont été plus importantes sur le Plateau qu’en montagne et en Valais. A Montana, avec 99 % de la normale, le soleil a même légèrement moins brillé qu’habituellement.
C’est la station de Neuchâtel qui a présenté l’anomalie d’ensoleillement la plus importante avec l’équivalent de 140 % de la norme 1991-2020. La ville a également connu son automne le plus ensoleillé depuis le début des mesures en 1901.
Genève, avec 491 h, soit 131 % de la norme 1991-2020, a également connu son automne le plus ensoleillé depuis le début des mesures en 1897.
Pour Genève, il est remarquable d’avoir enregistré sur la même saison l’automne le plus chaud, le plus ensoleillé et le deuxième plus arrosé !
Pour un aperçu de l’automne météorologique en Suisse, on pourra consulter le bulletin climatologique de l’automne 2023 dans la rubrique Publications.