Quel mécanisme ?
A l'origine de ces fortes précipitations sur le versant sud des Alpes, il y a toujours une situation de barrage du sud, c'est-à-dire de forts courants humides du sud qui se heurtent à l'arc alpin et qui sont forcés de s'élever (formation de nuages et de précipitations de barrage).
Mais une interaction des vents de secteur sud (sud-est à sud-ouest) à diverses altitudes et de l’orographie contribue à organiser ces précipitations abondantes le long d'un axe de manière singulière.
Les vents de secteur sud-est, qui entraînent de l’air humide et doux en provenance de la plaine du Pô, arrivent perpendiculairement aux Alpes. La nébulosité et les précipitations de barrage qui se forment ainsi par soulèvement orographique prennent de l’altitude et rencontrent des vents venant d'abord du sud, puis du sud-ouest. Les précipitations sont ainsi transportées vers le nord-ouest affectant les zones situées entre le Haut-Piémont et la vallée de la Maggia, où l'on trouve le maximum climatologique susmentionné. Un tel mécanisme peut durer plusieurs heures et créer une zone de précipitations quasi-stationnaire avec à la clef de forts cumuls de précipitation sur un axe particulier. Les cumuls peuvent être d’autant plus importants que ce soulèvement orographique contribue aussi à déstabiliser l’atmosphère et à favoriser la formation d’orages parfois intenses et à répétition.