La située entre le Haut-Piémont et le Tessin est très singulière du point de vue du régime des précipitations. En effet, la région entre Ossola et le Valle Maggia, le jour le plus humide de l'année connaît des précipitations plus intenses que dans n'importe quelle autre région des Alpes. En fait, la moyenne annuelle des précipitations journalières maximales dans cette zone est la plus élevée des Alpes.
Des axes de fortes précipitations similaires sont connues en France, notamment dans la fameuse région des pluies dites "cévenoles".

Entre jeudi soir (21.09) et vendredi (22.09) un épisode de fortes précipitations s'est produit, qui devrait être le plus humide de l'année pour les régions situées entre les Centovalli et le Valle Maggia. La distribution des précipitations a été typique de ces événements, montrant de fortes différences spatiales sur quelques kilomètres. On observe une bande avec les valeurs maximales orientées du sud-ouest au nord-est (Cœur de la ligne 150 à 250 mm, avec des pics à 350 mm). Si on s'éloigne de cette ligne de quelques kilomètres, les valeurs des précipitations diminuent fortement (30 à 50 mm).

A l'origine de ces fortes précipitations sur le versant sud des Alpes, il y a toujours une situation de barrage du sud, c'est-à-dire de forts courants humides du sud qui se heurtent à l'arc alpin et qui sont forcés de s'élever (formation de nuages et de précipitations de barrage).
Mais une interaction des vents de secteur sud (sud-est à sud-ouest) à diverses altitudes et de l’orographie contribue à organiser ces précipitations abondantes le long d'un axe de manière singulière.
Les vents de secteur sud-est, qui entraînent de l’air humide et doux en provenance de la plaine du Pô, arrivent perpendiculairement aux Alpes. La nébulosité et les précipitations de barrage qui se forment ainsi par soulèvement orographique prennent de l’altitude et rencontrent des vents venant d'abord du sud, puis du sud-ouest. Les précipitations sont ainsi transportées vers le nord-ouest affectant les zones situées entre le Haut-Piémont et la vallée de la Maggia, où l'on trouve le maximum climatologique susmentionné. Un tel mécanisme peut durer plusieurs heures et créer une zone de précipitations quasi-stationnaire avec à la clef de forts cumuls de précipitation sur un axe particulier. Les cumuls peuvent être d’autant plus importants que ce soulèvement orographique contribue aussi à déstabiliser l’atmosphère et à favoriser la formation d’orages parfois intenses et à répétition.

