Deux ouragans sont en cours, l’un dans l’océan Atlantique, l’autre dans l’océan Pacifique. Ces ouragans ont la caractéristique d’être considérés comme des ouragans majeurs de catégorie 3 ou plus sur l’échelle de Saffir-Simpson. La trajectoire de ces deux systèmes est dûment surveillée par le National Hurricane Center.
L’ouragan LEE est né à partir d’une onde tropicale qui a quitté les côtes africaines. Cette onde est passée ensuite sur des eaux chaudes, supérieures à 26 degrés, dans une circulation atmosphérique où le cisaillement des vents avec l’altitude est faible. L’apport d’humidité dans cet air instable a mené à la formation d’orage qui est favorisé par le mouvement vertical causé par l’onde. La convection près du centre de l’onde s’est organisée graduellement et une dépression tropicale s’est formée le mardi 5 septembre à l’ouest de l’archipel du Cap-Vert. Cette dépression tropicale s’est ensuite renforcée avec une baisse des pressions en son centre. Elle est devenue une tempête tropicale (vent moyen soufflant à plus de 62 km/h), stade à partir duquel elle a pris le nom de LEE. Dans la soirée du mercredi 6 septembre, elle est devenue un ouragan (vent moyen soufflant à plus de 118 km/h). Depuis ce stade, l’ouragan LEE se déplace globalement vers le nord-ouest, tout en se renforçant rapidement. Le stade d’ouragan majeur (vent moyen soufflant à plus de 185 km/h) sera probablement atteint dans quelques heures.
Un ouragan capverdien est donc un cyclone tropical de l'Atlantique Nord qui naît à proximité des îles du Cap-Vert. Ils sont en général les plus intenses ouragans de ce bassin, car ils passent une longue période au-dessus d'eau très chaude, dont ils puisent l'énergie, sans rencontrer de terres pour les dissiper par friction. GILBERT en 1988, HUGO en 1989, ANDREW en 1992, LUIS en 1995, GEORGES en 1998, IKE en 2008 ou IRMA en 2017 ont été des ouragans capverdiens qui ont semé le chaos et la désolation sur les Antilles, les Caraïbes ou une partie des Etats-Unis.
En ce jeudi 7 septembre à 0900 UTC, l’ouragan LEE se situe encore à 1500 km à l’est des Antilles. Sa pression au centre est estimée à 965 hPa. Pour l’instant, il ne devrait pas menacer directement les Antilles.
Cependant, sa trajectoire doit être dûment surveillée, car une légère déviation pourrait engendrer des impacts extrêmement différents sur les îles des Antilles. Une forte houle pourra tout de même concerner les Petites Antilles à partir du vendredi 8 septembre.
C’est le Centre national des ouragans (National Hurricane Center) à Miami qui a la responsabilité de la prévision sur le bassin de l’Atlantique et du golfe du Mexique, mais aussi sur le Pacifique Nord-Est. Des prévisions sont émises toutes les 6 heures avec des bulletins intermédiaires toutes les 3 heures.
Cet ouragan est prévu durer pendant plusieurs jours et certains modèles prévoient une trajectoire qui l’amènerait vers la Nouvelle-Ecosse (Canada) dans 9-10 jours. Nous en reparlerons certainement dans quelques jours.
Un autre ouragan règne actuellement dans la partie nord-est du Pacifique, bien au large du Mexique. Nommé JOVA, il est extrêmement puissant, de catégorie 5 sur l’échelle de Saffir-Simpson, qui compte 5 catégories. Les vents moyens sur 1 minute sont estimés à 260 km/h et la pression au centre du système est de 929 hPa. Sa trajectoire restera purement maritime et aucune terre ne sera menacée. Il devrait commencer à s’affaiblir dès ce soir et tout au long du week-end.
Les ouragans LEE et JOVA ne sont pas une des conséquences du réchauffement climatique. Des ouragans dans l’Atlantique et dans le Pacifique Nord-Est se forment régulièrement à cette époque dans l’année. D’ailleurs, nous nous situons en plein dans la saison des ouragans.
En revanche, les études montrent que dans une atmosphère plus chaude avec des océans également plus chauds, le nombre d’ouragans par année ne sera pas forcément plus élevé, mais leur potentiel pourra être plus destructeur. En effet, on pourrait connaître davantage d’ouragans majeurs (catégorie 3 à 5 sur l’échelle Saffir-Simpson).
Ce qui est sûr est que les ouragans qui frappent les Antilles et les Etats-Unis feront de plus en plus de dégâts, car la population qui habite dans ces secteurs augmente, de même que la valeur assurée des objets. En 1992, l’ouragan ANDREW de catégorie 5 avait frappé la Floride et avait fait des dégâts pour quelque 26.5 milliards de $. Si ce même ouragan frappait la région en 2023, les études les plus pessimistes estiment que la valeur des dégâts pourrait être 10 fois plus élevée et s’approcherait des 300 milliards de $.
Pour suivre les derniers bulletins météorologiques concernant les ouragans LEE et JOVA