Ceux qui ont des enfants savent que la plupart sont difficiles à motiver lorsqu’il s’agit des maths. C’est compliqué et ça ne sert à rien ! Pourtant, derrière cette matière cryptique et difficile d’accès se cache une des plus grandes conquêtes de l’humanité, et probablement l’une des principales clefs pour comprendre l’univers dans lequel nous vivons.
Galilée fut le premier à déclarer que « l’univers est écrit en langage mathématique ». De fait, il existe une adéquation étonnante entre les mathématiques et les phénomènes naturels, à tel point que bon nombre de physiciens estiment que les mathématiques n’ont pas été inventées mais découvertes par l’homme … nuance de taille ! Les équations mathématiques ne décriraient pas les phénomènes naturels, mais en seraient le fondement-même. Cet article va tenter d’illustrer cela par un exemple se rapportant à la météo.
Le pouvoir des mathématiques vis-à-vis de la nature n’est pas seulement explicatif, mais également prédictif. Les équations de la physique ont ainsi à maintes reprises – dans l’histoire des sciences – permis de faire des découvertes théoriques précédant, parfois de très loin, la découverte « physique » et expérimentale de tel ou tel phénomène. Ce fut le cas par exemple de la planète Neptune, découverte en 1846 sur la base de calculs mathématiques préalables, ou encore de la déviation de la lumière dans un champ de gravité, prévue par Einstein en 1915 et observée par Arthur Eddington lors d’une éclipse solaire le 29 mai 1919, ou enfin plus près de nous de la découverte du boson de Higgs en 2012 (image ci-dessus).
Comme toutes les sciences, la météorologie fait appel à des équations mathématiques assez élaborées. Il arrive pourtant que certains phénomènes trouvent une explication dans une formulation mathématique relativement simple. C’est le cas par exemple de la circulation des vents autour d’une dépression ou d’un anticyclone. En effet, l’équation qui définit cette circulation est une équation classique du second degré, de laquelle nous pouvons tirer des conclusions étonnantes.
L’équation du vent de gradient
Le vent de gradient est un vent résultant de l’équilibre entre trois forces : la force du gradient de pression, la force de Coriolis et la force centrifuge liée à la courbure du flux autour d’une dépression ou d’un anticyclone. En atmosphère libre, où la force de friction est quasi-nulle, ce vent de gradient est pratiquement équivalent au vent réel observé.
L’équation qui décrit ce vent peut être ramenée au type : ax2 + bx + c = 0, enseignée assez précocement en classes de maturité, et dont la solution est double :