Malgré des orages qui éclatent ponctuellement çà et là, le temps est plutôt sec depuis la mi-mai et cela va perdurer quelques jours encore. Cette article décrit la situation pluviométrique en Suisse de ces 20 derniers jours et depuis le début de l’année.
Depuis une vingtaine de jours, la configuration météorologique est bloquée. Un anticyclone stagne juste à l’ouest de l’Irlande, tandis qu’une une zone faiblement dépressionnaire recouvre le bassin méditerranéen, ce qui provoque passablement d’activité orageuse. Nous le voyons très bien sur la carte des anomalies de pression au sol (Figure 1). L’anticyclone au large de l’Irlande est particulièrement bien établi avec une anomalie de pression de plus de 15 hPa, alors que ce secteur est généralement concerné par des dépressions.
Cela s’est traduit par un temps majoritairement sec. Par exemple, de nombreuses régions de France situées au nord de la Loire, comme à Rennes, Paris ou Lille, n’ont pas vu la pluie tomber depuis le 16 mai. A Bruxelles et à Londres également, il n’a pas plu depuis le 16 mai.
La Suisse se trouve entre les deux systèmes dominants, sans anomalie de pression, mais dans un courant de nord-est, qui dirige de l’air continental sec. Cependant, des orages quasi-quotidiens se développent tout de même, essentiellement dans les Alpes et au Sud des Alpes, de même que sur la moitié sud de la France, en Italie et en Espagne.
Malgré des orages ponctuels, il a peu plu au Nord des Alpes depuis le 16 mai. Dans certaines régions comme le canton de Genève, La Côte, la plaine de l’Orbe, le pied nord du Jura et l’extrême nord de la Suisse, les averses ont même été souvent anecdotiques avec des quantités généralement inférieures à 5 mm. Les sites de mesure les plus secs se trouvent à Chavornay (VD) avec 0 mm et à Nyon/ Changins avec 0,1 mm.
En revanche, l’activité orageuse a été plus marquée dans les Alpes et surtout au Sud des Alpes. D’ailleurs, certaines régions du Sud des Alpes montrent une pluviométrie excédentaire, ce qui est plutôt une bonne nouvelle après plusieurs mois consécutifs nettement trop secs. Cependant, certains orages ont fait des dégâts, comme à Melide (TI) dans la nuit du 31 mai au 1er juin.
Depuis le début de l’année, la région genevoise présente un déficit pluviométrique qui se creuse au fil des jours (Figure 4a). Si, après un mois de février très sec, la pluviométrie a été correcte en mars et en avril, le déficit s’est accentué en mai et il manque à présent 110 mm depuis le début de l’année.
A Romont, le constat est le même qu’à Genève. Depuis le début de l’année, il manque 113 mm (Figure 4b).
A Mormont, en Ajoie, la situation est analogue à celle de Genève et de Romont. Depuis le début de l’année, il manque 103 mm (Figure 4c).
En revanche, le constat est complètement différent en Valais central, comme à Sion, qui a connu un printemps arrosé. Ici, l’excédent pluviométrique est de 57 mm (Figure 4d).
Au Sud des Alpes, malgré les orages quasi-quotidiens depuis plusieurs jours, la pluviométrie depuis le début de l’année reste déficitaire, bien que l’écart commence à se résorber peu à peu (Figure 4e). Il manque encore 130 mm pour rattraper le retard.
Ces prochains jours, la configuration météorologique ne va guère changer. Le blocage anticyclonique va persister sur le nord de l’Europe, même s’il aura tendance à se déplacer en direction de la Scandinavie.
Le temps va rester estival avec toujours une activité orageuse qui pourrait de nouveau augmenter à partir du milieu de la semaine.