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L'année 2022 en Valais

MétéoSuisse-Blog | 04 avril 2023
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Le blog de ce jour se fait l'écho d'une intéressante étude de Marut Doctor, enseignant à la HES-SO ; il passe par le Valais et nous ramène en 2022, année de presque tous les records. Températures, précipitations, ensoleillement, quasiment tous les paramètres ont concouru à faire de 2022 une année exceptionnelle, à l'image du reste de la Suisse.

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Après une année 2021 relativement fraîche, 2022 s’est avérée comme la plus chaude depuis le début des mesures en Valais, en 1864. En effet, la température moyenne du Valais (stations de MétéoSuisse d’Aigle, du Grand-Saint-Bernard, de Montana, de Sion, de Viège et de Zermatt) s’est élevée à 8.6°C et bat le précédent record de chaleur de l’année 2018 (8.2°C). À relever que cette chaleur record s’est manifestée dans l’ensemble du pays (écart thermique de 1.6 °C par rapport à la moyenne 1991-2020). En Valais, l’excédent thermique fut encore légèrement plus marqué (écart thermique de +1.7 °C) qu’en moyenne nationale. Ceci est dû en particulier aux stations de montagne, avec des excédents de plus de 1.8 °C. À relever que toutes les saisons ont contribué à ce record de chaleur : février doux, 4ème printemps le plus chaud depuis le début des mesures, 2ème été le plus chaud, 3ème automne le plus chaud et, durant la seconde moitié de décembre, une douceur inhabituelle. Cette dernière (qui se répète d’ailleurs souvent à cette période et qualifiée de "redoux de Noël") peut interroger les milieux touristiques : faut-il investir pour garantir le ski durant les fêtes de fin d’année (contrairement à février) ?

Quant aux précipitations, après un excédent remarquable en 2021, elles n’ont jamais été aussi déficitaires qu’en 2022 depuis dix ans (déficit de -25%), voire depuis le début du XXIe siècle de la vallée de Saas à la vallée de Conches et dans la région du Grand-Saint-Bernard. La dernière année avec des précipitations très déficitaires remonte à 2020 (avec -13%, soit un déficit deux fois moins prononcé qu’en 2022). Les saisons hivernale (janvier et février 2022 uniquement), printanière et estivale ont contribué à ce déficit quasi record de précipitations.

Autre fait remarquable : le soleil a brillé en 2022 beaucoup plus souvent que d'habitude (excédent de 14 %). Il faut remonter à 2011 pour avoir une année plus ensoleillée. À noter que pour les régions normalement moins ensoleillées comme le Plateau, le Jura et les Préalpes, l’excédent d’ensoleillement (plus de 20 %) est encore plus marqué.

Enfin, avec un temps souvent ensoleillé, sec et très doux, il n’est pas étonnant que l’enneigement ait été globalement très déficitaire en 2022. Pour montrer comment 2022 est sorti du lot climatiquement, nous relevons que le volume des glaciers suisses a régressé de 6 % en une seule année, alors que sur 6 ans de 2016 à 2021, ce volume glaciaire a diminué de 12 %.