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Vague de froid sur la côte est nord-américaine
MétéoSuisse-Blog | 06 février 2023
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Vous avez probablement lu dans les médias qu’une vague de froid sans précédent a touché la côte est nord-américaine ce week-end. Nous proposons dans ce blog une brève mise en contexte météorologique.

Observatoire du Mont Washington dans le New Hampshire le 3 février.
Observatoire du Mont Washington dans le New Hampshire le 3 février.
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Situation météorologique

La Figure 1 montre qu’une dépression d’altitude associée à de l’air polaire très froid (environ -40 °C vers 1500 m d’altitude) était située le 1 février sur le nord de la Baie de Hudson. La Figure 2 montre que cette même dépression a transporté cet air froid le 3 février sur l’est de l’Amérique du Nord vers la frontière entre le Canada et les Etats-Unis, affectant ainsi notamment les provinces canadiennes de l’Ontario et du Québec et les états américains du Vermont, Maine et du New Hampshire. Dans ce dernier état, des températures de -41 °C ont été mesurées au sommet du Mont-Washington à 1917 m d’altitude et des rafales de l’ordre de 200 km/h le 3 février. Cela correspond à des vents de la force d’un ouragan de catégorie 4 sur 5 sur l’échelle de Saffir-Simpson et des températures ressenties de -74 °C.

Figure 1 : température de l’air à 850 hPa (vers 1500 m d’altitude, en °C) et hauteur du géopotentiel à 500 hPa (peut être interprété comme la pression vers 5500 m d’altitude) le 1 février à 12 UTC. Source : Analyse d’IFS, ECMWF
Figure 1 : température de l’air à 850 hPa (vers 1500 m d’altitude, en °C) et hauteur du géopotentiel à 500 hPa (peut être interprété comme la pression vers 5500 m d’altitude) le 1 février à 12 UTC. Source : Analyse d’IFS, ECMWF
Figure 2 : température de l’air à 850 hPa (vers 1500 m d’altitude, en °C) et hauteur du géopotentiel à 500 hPa (peut être interprété comme la pression vers 5500 m d’altitude) le 3 février à 12 UTC. Source : Analyse d’IFS, ECMWF
Figure 2 : température de l’air à 850 hPa (vers 1500 m d’altitude, en °C) et hauteur du géopotentiel à 500 hPa (peut être interprété comme la pression vers 5500 m d’altitude) le 3 février à 12 UTC. Source : Analyse d’IFS, ECMWF

Mais d’où provient cette masse d’air ?

La Figure 3 montre la trajectoire que l’air présent au Mont Washington le 3 février a emprunté. On voit bien qu’elle provient de la baie de Hudson et s’est enroulée autour de la dépression d’altitude en passant par l’Arctique canadien avant d’arrivée dans l’état du New Hampshire.

Figure 3 : rétro-trajectoire commençant au Mont Washington le 3 février à 15 UTC et allant 72 h dans le passé. Les différentes lignes représentent différentes solutions du modèle, pour représenter l’incertitude de cette simulation. Source : HYSPLIT model, NOAA.
Figure 3 : rétro-trajectoire commençant au Mont Washington le 3 février à 15 UTC et allant 72 h dans le passé. Les différentes lignes représentent différentes solutions du modèle, pour représenter l’incertitude de cette simulation. Source : HYSPLIT model, NOAA.

Evolution de la température en altitude

Pour finir, la Figure 4 montre que vers 1500 m d’altitude la température est passée de -10 à -40 °C en l’espace d’environ 18h, ce qui représente une advection d’air froid absolument massive. L’air s’est ensuite progressivement réchauffé pour atteindre environ -5 °C en 2 jours.

Figure 4 : évolution de la température vers 1500 m d’altitude dans la région du Mont Washington entre le 1er et le 11 février. Les différentes courbes représentent la plage d’incertitude de la prévision qui a été faite le 1er février à 12 UTC. Source : IFS, ECMWF.
Figure 4 : évolution de la température vers 1500 m d’altitude dans la région du Mont Washington entre le 1er et le 11 février. Les différentes courbes représentent la plage d’incertitude de la prévision qui a été faite le 1er février à 12 UTC. Source : IFS, ECMWF.