L'anticyclone qui a influencé le temps en Suisse ces derniers jours montre des signes de faiblesse. En milieu de semaine prochaine, le temps redeviendra perturbé mais une grande incertitude règne quant à la quantité de pluie et à la limite des chutes de neige.
Cela fait près d'un mois qu'il n'y a pas eu de précipitations significatives en Suisse romande, et même plus longtemps au sud des Alpes. A Genève, mis à part quelques gouttes le 5 février, les dernières pluies datent du 17 janvier. Au sud des Alpes, la situation est plus précaire, il a plu 11.4 mm à Locarno le 8 janvier puis quasiment rien.
Ceci est dû à un anticyclone bloquant qui est resté sur nos têtes, la pression moyenne du 18 janvier au 17 février était proche de 1030 hPa.
Cette situation devrait changer en milieu de semaine prochaine, mais l'ampleur de la dégradation reste à confirmer. Actuellement, le courant perturbé s'étend de l'Islande à l'Allemagne, seuls quelques débordements humides affectent le nord et l'est de notre pays. Dès mardi, un couloir dépressionnaire se creusera à l'ouest des îles Britanniques, il interagira avec une dépression stationnaire sur le Portugal, le tout se déplacera lentemnent vers l'est en créant un cut-off, c'est-à-dire une dépression isolée. La forme et la position du centre de cette dépression produiront en Suisse des types de temps très différents.
Les cartes ci-dessus présentent les prévisions à 12 h d'intervalle pour le vendredi 24 février à 12 h. Les cartes du haut montrent respectivement les géopotentiels à 500 hPa et 1000 hPa, en noir le modèle du 18.2.2023 à 00z, en vert le modèle du 17.2.2023 à 12z. Les cartes du bas indiquent les précipitations prévues sur 24h dans les deux cas. On remarque que la position des dépressions à 500 hPa est très différente, la version du 17 à 12h montrait un centre sur la Bretagne avec un fort courant du sud sur les Alpes. Cela provoquait une situation de barrage avec de fortes pluies sur les versants sud. La version la plus récente du modèle montre un courant moins marqué d'orientation plus ouest sur les Alpes, les précipitations prévues sont ainsi quasiment divisées par 4, au sud des Alpes comme sur le Jura.
L'évolution des températures est aussi très incertaine. Les diagrammes ci-dessus illustrent bien les doutes à 850 hPa (1500 m). La figure du haut montre la prévision du 17.2 à 12 h, celle du bas, la prévision la plus récente. Jusqu'à mercredi, les deux versions sont cohérentes, mais par la suite, l'incertitude augmente dans les deux cas, toutefois, dans le premier, la majorité des scénarios montrait une baisse des températures alors que dans le second, les températres restent élevées. Au niveau de la limite des chutes de neige, les modèles successifs la prévoient entre 500 et 2000 m.