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Important déficit de précipitations dans les Alpes

MétéoSuisse-Blog | 23 février 2023
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Une grande partie de la Suisse fait face à une longue période sèche. Si des précipitations ont eu lieu ces dernières semaines, elles n'ont été que de courte durée et en faible quantité. Ce manque de précipitations incite les premières communes à appeler leurs habitants à économiser l'eau. Nous analysons dans ce blog le manque actuel de précipitations.

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Économiser l’eau

La zone la plus touchée par le manque de précipitations est une région des Alpes qui s'étend du Haut-Valais aux vallées du Sud des Grisons en passant par le Tessin et le Nord et le Centre des Grisons. Au vu de la situation actuelle, les premières communes des Alpes appellent à nouveau, à notre connaissance, à économiser l'eau, après que cela a déjà été nécessaire en de nombreux endroits l'été dernier.

Important déficit de précipitations

Certaines stations de mesure présentent un déficit remarquable en matière de précipitations. Ainsi, à Mosogno, il n'est tombé que 1023 mm au cours des douze derniers mois, ce qui correspond environ à la moitié des précipitations normales durant cette période (2060 mm). Une situation similaire se présente dans les stations de la Léventine. A Binn, dans le Haut-Valais, il est tombé 494 mm (norme : 1177 mm). La Haute-Engadine et le Val Bregaglia n'ont reçu que peu de précipitations supplémentaires. Dans ces régions, le déficit actuel sur douze mois se situe dans une fourchette de 60 à 80% par rapport à la norme 1991-2020. Des déficits de cet ordre de grandeur ne peuvent guère être rattrapés à court terme. Pour cela, il faudrait que ces régions connaissent plusieurs mois de précipitations largement supérieures à la moyenne.

Sécheresse extrême

Le manque de précipitations n'est qu'un des facteurs qui contribuent à la sécheresse ou à l'aridité. L'évaporation est un autre facteur central. Les figures suivantes montrent l'indice standardisé de précipitation et d'évapotranspiration (Standardized Precipitations Evapotranspiration Index SPEI) pour de longues séries de mesures de MétéoSuisse. Il combine les deux facteurs et décrit dans quelle mesure le bilan hydrique (différence entre les précipitations et l'évaporation) s'écarte de la moyenne à long terme sur une période donnée (ici : 12 mois, par exemple pertinent pour l'économie énergétique et l'approvisionnement en eau). Un SPEI négatif signifie des conditions plus sèches par rapport à la moyenne à long terme, un SPIE positif des conditions plus humides en conséquence. Si le SPIE est inférieur à -2, la situation est "extrêmement sèche", s'il est supérieur à +2, la situation est "extrêmement humide".

Détails sur le SPEI

Le SPEI montre clairement que toutes les régions du pays ont été touchées par une sécheresse extrême au cours des 12 derniers mois - non seulement la région intra-alpine, qui présente le plus grand déficit relatif de précipitations, mais aussi le Plateau, où l'évaporation a été particulièrement élevée durant l'été caniculaire de 2022.

Le SPEI, calculé sur la période du 20.2.2022-20.2.2023 pour Genève, occupe le premier rang depuis le début des mesures en 1864. Il n'a donc jamais fait aussi sec à Genève qu'aujourd'hui sur cette période de 12 mois. Il en va de même dans les Alpes, à Engelberg et Davos. Sur le site de mesure de Zurich/Fluntern, la période actuelle de 12 mois occupe la deuxième place. A Lugano, la sécheresse de ces 12 derniers mois se situe en quatrième position depuis 159 ans.

Même considérées sur d'autres périodes - par exemple un mois - les conditions actuelles sont majoritairement sèches à très sèches. Il reste à voir ce que cela signifie pour le printemps et l'été 2023 à venir.