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La gelée blanche

MétéoSuisse-Blog | 12 février 2023
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Lors de ces dernières nuits, passablement de gelée blanche s’est déposée en région de plaine. Quelques explications sur la formation de ce phénomène.

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Gelée blanche

Après plusieurs nuits d’affilées de cieux bien dégagés sans présence de grisailles, les températures nocturnes en région de plaine sont descendues chaque nuit bien en dessous de 0 °C avec de fréquents dépôts de gelée blanche. Les surfaces herbeuses et métalliques étaient souvent recouvertes d’une fine couche de glace.

Conditions de formation

Pour que de la gelée blanche se forme, certaines conditions atmosphériques doivent être remplies. Parmi les plus importantes figurent une nuit dégagée et froide sans vent avec un taux d’humidité suffisamment élevé proche du sol. Ces conditions sont le plus souvent réunies lors de situations anticycloniques en hiver lorsque le centre de haute pression est proche ou au-dessus de la Suisse. Cela assure un vent quasi-nul, ce qui limite la probabilité de formation de brouillard ou de stratus. Les températures nocturnes à 2 m doivent être négatives ou proche du 0 °C, tout comme les températures du point de rosée. A partir de là, de la gelée blanche peut se déposer sur des surfaces au sol, pour autant que la température de cette surface soit descendue en dessous de la température du point de rosée (appelée température du point de congélation en cas de température du point de rosée négative). Cette « déposition » se fait directement de l’état gazeux à l’état solide, sans passer par l’état liquide, telle que pour la formation de cristaux de neige. Etant donné que la température de l’air la nuit se refroidit à partir du sol, une surface peut se situer en dessous du 0 °C alors que la température officielle d’une station de mesure à 2 m enregistre une température légèrement positive.

Quels types de surface favorisent le dépôt de gelée blanche ?

Il s’agit typiquement des surfaces herbeuses ou végétales et/ou métalliques. Pour les surfaces herbeuses, puisque qu’elles disposent d’humidité qui s’évapore ou évapo-transpire de leur surface, les points de rosées le long de leur pourtour tendent à y être plus élevés et la gelée blanche peut s’y déposer plus rapidement. Pour les surfaces métalliques, conductrices de chaleur, elles se refroidissent très rapidement par ciel dégagé la nuit et sont donc des endroits optimaux pour la formation de rosée ou de gelée blanche. En revanche, les surfaces bétonnées qui elles retiennent de la chaleur accumulée en journée, sont moins exposées à l’air que des brins d’herbes et n’émettent pas d’humidité favorisent nettement moins facilement la formation de gelée blanche.

Quand y a-t-il danger sur les routes ?

Bien que la gelée blanche se forme moins facilement sur le bitume, il s’agit d’être vigilant lorsque la température de la route reste plus de 1,5 °C en-dessous de la température du point de rosée durant plus de 5 heures de temps. Dans ces conditions, le givre peut s’accumuler plus facilement sur la chaussée et représenter un fort danger. Des signes avant-coureurs sont souvent une forte formation de gelée blanche sur les véhicules et les balustrades le long des routes. Il faut aussi mentionner que le givre se forme plus facilement sur les ponts et les viaducs puisque de l’air froid circule en dessous de ces structures et les refroidissent ainsi plus rapidement. A prendre en compte également, lorsqu’il y a du trafic sur une route givrée, la pression et la chaleur occasionnées par les pneus peuvent transformer la gelée blanche en une fine couche de glace mince et peut rendre ainsi la chaussée particulièrement dangereuse.

Gelée blanche ou brouillard ?

Lorsqu’une nuit radiative par situation de hautes pressions se présente par temps froid en hiver, il est parfois difficile de savoir si c’est de la gelée blanche qui aura tendance à se former ou plutôt du brouillard. Pour autant que la température à 2 m s’approche suffisamment de la température du point de rosée durant la nuit, le vent sera le paramètre souvent déterminant. Lorsque ce dernier est calme, c’est plutôt de la gelée blanche qui tendra à se déposer, pour autant que (comme expliqué plus haut) la température de la surface en question descende en dessous de la température du point de rosée. Si le vent est faible mais pas nul (5 km/h), le brassage provoqué aura plutôt tendance à favoriser la formation de brouillard. Si le vent forcit davantage et que celui-ci fait affluer de l’air froid (advection froide), c’est plutôt du stratus qui se formera sous une inversion. En revanche, si le vent pose en tant que sud-ouest (advection chaude), il n’y aura ni formation de rosée/gelée blanche, ni formation de grisaille.