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De votre côté des prévisions

MétéoSuisse-Blog | 26 janvier 2023
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Les prévisions météorologiques qui ne brillent pas par leur exactitude font étrangement beaucoup plus parler d'elles que celles qui mènent à un sans-faute. Des situations comme l'actuel stratus en Valais donnent du fil à retordre aux modèles et exposent parfois les météorologues aux plus vives critiques sur la qualité des prévisions. Tout comme il existe différents profils de météorologues, il existe différents profils d'utilisateurs de nos prévisions, qu'ils en soient satisfaits ou non. Dans ce blog, nous vous en dressons de brefs portraits tout en légèreté et avec une pointe d'humour qui, nous l'espérons, ne vous laissera pas indifférents.

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Les éternels sceptiques

Les éternels sceptiques ne font pas systématiquement confiance aux prévisions, attitude critique qui est pertinente dans certaines situations à la fiabilité basse, mais l'est moins dans d'autres. Ils entendent difficilement que le degré de fiabilité puisse atteindre voire dépasser 80 % quand bien même un anticyclone est solidement établi sur les Alpes et qu'il ne fait pas trop de doute sur le temps sensible du moment. Reconnaissons toutefois que ces derniers jours, la proximité d'une dépression en Méditerranée a parfois compliqué la prévision, notamment dans les Alpes et au Sud.

Les passionnés

Ce sont les accros à leurs phénomènes météorologiques préférés. Typiquement, les amoureux de la neige qui, dès qu'ils voient un pictogramme "neige", ont le coeur qui s'emballe, sans vérifier si l'épisode concerne le Nord ou le Sud des Alpes, et en quelles quantités. Ils s'exposent alors à l'immense déception de ne pas voir l'or blanc arriver, en ayant oublié de consulter les prévisions d'enneigement qui permettent d'y voir plus clair qu'un simple flocon sur un widget. On y retrouve aussi les amateurs de chaleur, qui dès que l'on évoque la hausse des températures s'attendent à l'été. Ou encore les chasseurs d'orages, prêts à dégainer leur armada photographique dès lors qu'un risque orageux est annoncé sans même passer en revue les ingrédients de l'instabilité (on vous l'accorde, l'exercice relève parfois d'une maîtrise plus poussée).

Les économistes ou calculateurs

Eux, ils calculent systématiquement leur propre perte du fait du résultat des prévisions : on a annoncé du vent et du froid et la station a perdu de la fréquentation sur les pistes de ski ; les marchands qui n'ont pas vendu assez de glaces? La faute aux prévisions qui annonçaient des journées d'été alors qu'il a fait froid! ; beaucoup de clients ne sont pas montés à la cabane, ils avaient annoncé des orages mais qui ne se sont manifestés que le soir ; et ainsi de suite. Et jusqu'ici, la critique est justifiée, sauf que l'on oublie souvent toutes les occasions où la balance penche en faveur d'une prévision correcte.

Les professionnels

Les professionnels sont ceux qui suivent les prévisions, lisent notre bulletin, en connaissent les atouts et les limites, et l'utilisent chaque jour pour planifier leur travail ou leurs loisirs. Vous êtes là, merci !

Les croyants

Ce sont l'ensemble des personnes qui considèrent les pluies prévues par l'animation radar comme ce qui va exactement se produire. Si les précipitations s'arrêtent à 19h25 sur l'animation radar, alors c'est bon, un barbecue est jouable à 19h30, il est temps de prévenir les amis.

Les minutieux

Les personnes qui, lorsqu'on annonce entre 5 et 8 cm de neige fraîche sur le Plateau fribourgeois, pointent du doigt les prévisions si leur station privée à Romont en a mesuré 10 cm, ou si l'ensoleillement journalier n'a atteint que 3h alors que 4h de soleil étaient prévues. Souvent, les instruments en question ne sont pas forcément installés selon les préconisations de l'Organisation Météorologique Mondiale.

Les complotistes

Ce sont ceux qui croient que les prévisions sont générées et soigneusement adaptées selon d'hypothétiques donneurs d'ordre. Par exemple, de prévoir du "beau temps" pour que les offices de tourisme puissent attirer des clients, de parler encore et toujours de chaleur pour confirmer le changement climatique, ou encore d'annoncer de la neige pour vendre des pneus d'hiver ou du matériel de ski.

Les sociaux

Les sociaux emploient plus ou moins habilement les sujets et actualités météorologiques pour initier des contacts et entretenir des conversations en société : "Mais quel froid aujourd'hui! On baigne dans la grisaille, n'ont-ils pas dit que le stratus se dissiperait dès la fin de matinée?". Après quelques années de pause avec les accroches météorologiques pour cause de Covid, les sociaux renouent avec la météo pour lancer les discussions, parfois en y insérant des termes techniques repris tels quels de médias qui ne vérifient pas toujours leurs sources : "Il paraît que le vortex polaire fera bientôt irruption sur la Suisse, ça sent la vague de froid!".

Les amateurs

On les nomme ainsi car ils suivent attentivement les évolutions météorologiques et du climat, en véritable passionnés. Ils peuvent consulter plusieurs fois par jours des sites fournissant des informations météorologiques plus techniques comme ECMWF, Meteoblue, Windy, et ne manquent évidemment la lecture quotidienne du blog MétéoSuisse sous aucun prétexte ! Certains d'entre vous se reconnaîtront... Nous apprécions les amateurs, car ils contribuent à étoffer nos publications et l'amélioration continue des prévisions lorsqu'ils nous envoient des feedbacks.

Les pragmatiques

Il y a aussi ceux qui ne suivent pas du tout les prévisions. Finalement, le temps fait ce qu'il veut, les pragmatiques se forgent donc leur propre prévision en regardant simplement par la fenêtre le matin.

Les presse-papiers

Certains lisent les prévisions pour le week-end au tout début de la semaine sans les consulter par la suite en pensant que les prévisions n'évoluent pas au cours du temps. Et ils disent ensuite : mais, ils ont dit que, ... Ce sont peut-être ceux qui risquent le plus d'être déçus.

Les pressés

D'autres font entièrement confiance aux pictogrammes qu'ils pensent détenir toute l'information et grâce auxquels ils comprennent en un coup d'œil ce que sera le temps, ignorant les détails inhérents à toute situation. Par exemple, en été, ils voient pour La Chaux-de-Fonds un pictogramme soleil-nuages-éclair, et pensent alors qu'il n'y a pas de risque de pluie vu qu'il n'y avait pas de goutte sur le pictogramme. Ainsi, ils risquent aussi souvent de ne pas être satisfaits des prévisions.

Les insiders

C'est nous ! Lorsque les prévisions se révèlent fausses, et cela arrive, nous nous mettons à la place des clients que nous avons conseillés la veille : qui sait s'ils ont couvert le toit à temps? Mince, les terrasses étaient ouvertes et il y a eu une tempête, dans la nuit ils n'ont pas pu poursuivre les travaux de la route, les vignes ont été inutilement traitées, nous avions émis un avertissement de degré 2 pour la neige en plaine et la limite pluie-neige est restée plus élevée... et bien d'autres inquiétudes pour les insiders, soucieux de la qualité de leur travail. Bien que nous connaissions les limites des prévisions, qui existent même à court terme, nous sommes plus ou moins contrariés lorsque tout ne se passe pas comme prévu.
Mais finalement, chaque prévision manquée est une occasion de faire mieux la prochaine fois. Comme l'a écrit Corneille : "À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire"...

La liste pourrait s'allonger encore, mais nous laissons désormais la place à votre imagination dans les commentaires...

Que ce soit en direct sur la RTS, dans nos bulletins de prévision sur notre site internet ou notre App mobile ou encore en consultation par téléphone directe au 0900 162 666, merci à tous de suivre nos prévisions météorologiques !